Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

23.07.2013

Le 'sens' de la vie

Ca fait des années que je bute sur cette question : quel est le sens de la vie ? Non seulement de ma petite vie, mais aussi de la vie en général, pourquoi tout ça ? Et bien sûr, après avoir fait le tour des grands montages philosophiques et religieux, je n'ai toujours aucune réponse. Peut-être s'agit-il d'une question mal posée : en partant du principe que la vie a un sens, je me condamne à devoir le découvrir. Et si la vie n'avait pas de sens ? Peut-être que tout ça est une grande farce. Ca ne veut pas dire que rien n'a d'importance. Je préfère vivre que mourir, jouir d'une bonne santé que souffrir de maladie, être aimé que détesté. Considérer la question à partir de mon niveau, le niveau humain. La vie n'a probablement pas de sens général, mais rien ne m'empêche, moi, modeste hominidé, de lui en conférer un, voire plusieurs, selon mon humeur et la vitesse du vent, sans trop me prendre au sérieux. Mieux encore : en lieu et place d'un raisonnement en termes de sens, toujours en danger de basculement vers le totalitaire, opter pour le raisonnement en termes d'objectifs, de projets, ancrés dans l'empirique, le circonstanciel, toujours révisable. Bref, redescendre et rester en bas.

Les pieds sur terre.

07:25 Publié dans Démontage | Lien permanent | Commentaires (2)

19.07.2013

Les briques (2)

Deux événements qui me confortent dans l'idée que j'ai grand intérêt à défaire les briques qui me constituent. Le plus actuel, d'abord : je me suis fait avoir par la délicate. Nous avions rendez-vous, ce soir et pour la troisième fois (!), la belle a annulé, en ajoutant qu'elle ne se sentait pas prête à commencer quelque chose et préférait en rester là, m'assurant néanmoins qu'elle allait certainement le regretter parce que j'en valais le coup. Bref, le classique et éculé "c'est pas toi, c'est moi". C'était tellement prévisible que je ne suis même pas déçu, ou en colère, rien. Je trouve ça presque drôle, en fait : comme si la réalité s'était pointée avec un gros panneau portant la mention "c'est pas comme ça que ça marche, quand vas-tu piger, bordel ?!". Et puis, l'autre soir, en zappant, je suis tombé sur un bout d'émission présentant un séminaire de séduction. Surprise de découvrir que l'assistance était composée de jeunes hommes que, même si "la beauté est dans l'oeil de celui qui regarde", l'on pouvait aisément qualifier de "beaux gosses" : ces mâles bien pourvus n'en semblaient pas moins confrontés au même désarroi que mézigue dans leurs expériences de la gent féminine. 

Qu'est-ce que je retiens de tout ça ? Que dans un contexte de séduction, il convient de respecter scrupuleusement quelques interdits : ne jamais croire un traître mot sorti de la bouche d'une femme, la juger uniquement sur ses actes ; ne jamais tomber dans le piège de la compréhension, toute gentillesse valant faiblesse aux yeux d'une femme ; ne jamais surestimer la valeur d'une femme et le lui laisser entendre : le prix, ce n'est pas elle, c'est moi. 

Plutôt que d'examiner mes remparts névrotiques en catimini, je vais le faire ici, dans une rubrique intitulée "Démontage", terme que je préfère largement au grandiloquent "Déconstruction", cher aux philosophes professionnels. Que les personnes friandes d'autofiction se rassurent : le journal de mes péripéties continuera en parallèle de ce nouveau chantier.

15.07.2013

Revenant

Un temps il interrompit son errance et contempla ses bras et ses jambes : plus aucune chaîne ne les contraignait. Reprenant sa marche, il s'avisa en souriant que persistait encore l'écho de ses fers passés. (Citation fictive)

J'écrirais peut-être un jour sur cette chute hors du monde que j'ai faite en fin d'année dernière, chute précipitée par une confluence d'événements et dont, après des mois de tristesse et de confusion, je me relève peu à peu. Mais quelque chose a été perdu, irrémédiablement. J'avance à présent un pas après l'autre, plus en mort-vivant qu'en convalescent. Tel penseur triste découvert récemment raconte comment l'enfant qu'il était encore à la mort de son père a réalisé alors que le monde n'existait pas, au sens d'une totalité ordonnée, qu'il n'y avait que des fragments, des bouts de monde se baladant çà et là, portés par nos frêles subjectivités. Mon expérience, prenant sa source dans des pertes heureusement moins cruelles, m'amène au même point : un réel disloqué, comme un puzzle raté, où les pièces n'auraient d'autre signification que celle de leur propre existence. C'est à ce titre que je vois Dieu comme un mensonge génial, le mensonge suprême, en tant qu'il serait celui qui rassemble les pièces éparses du puzzle pour former une image qui les transcende sublimement. Seulement il faut croire au mensonge pour être sauvé et la conformation de mon esprit m'en empêche absolument. Mais. Paradoxe : avec la chute est venue la liberté du zombi. Mes vieilles névroses n'ont pas disparu ; mais s'éclairent désormais si vite sous la froide lumière des limbes qu'elles éclatent presque aussitôt, leurs résidus se reformant un peu plus loin pour éclater à leur tour et ainsi de suite. Je me fous de tout ou presque, je me fous en tout cas de tout ce qui, autrefois, dans ce que je croyais un monde, revêtait tant d'importance à mes yeux. Rien que d'y repenser, j'ai mal au crâne. Et puis, j'oublie. Je passe le temps. Une terrible litanie de Thom Yorke en tête. It gets you down...