L'insenséJournal2022-10-27T00:59:58+02:00All Rights Reserved blogSpiritHautetforthttp://linsense.hautetfort.com/Sadamielhttp://linsense.hautetfort.com/about.htmlLaisse allertag:linsense.hautetfort.com,2020-07-19:62525882020-07-19T19:13:31+02:002020-07-19T19:13:31+02:00 Première séance de yoga nidra , il y a quelques jours. Même si elle est...
<p>Première séance de <em>yoga nidra</em>, il y a quelques jours. Même si elle est souvent présentée ainsi par chez nous, cette technique va bien au-delà de la simple "relaxation profonde". J'ai en effet ressenti <em>physiquement</em> un bloc de résistance à mesure que je me détendais, comme si mon corps-esprit craignait de se dissoudre sur place. Je n'aurais pu choisir meilleur <em>sankalpa</em> que celui qui donne son titre à ce billet...</p><p>Et puis. La cohabitation avec S. me pèse. Ce qu'elle pense et ce qu'elle peut dire à mon sujet m'obsède, au point d'imaginer maints stratagèmes pour <em>savoir</em> <span class="ILfuVd"><span class="e24Kjd">– </span></span>sans néanmoins passer à l'acte. Orgueil délirant et fantasme de possession. Mais personne n'appartient à personne et chacun garde son mystère.</p><p> </p>
Sadamielhttp://linsense.hautetfort.com/about.htmlNouveau chapitretag:linsense.hautetfort.com,2020-06-26:62482422020-06-26T15:25:14+02:002020-06-26T15:24:00+02:00 Eh bien voilà, c'est fini avec S., après presque cinq ans de relation, dont...
<p>Eh bien voilà, c'est fini avec S., après presque cinq ans de relation, dont trois de vie commune. C'est elle qui a pris l'initiative de la rupture, mais une fois passé le choc émotif, je ne peux qu'être d'accord avec elle. Pire, je me sens soulagé du poids de toutes ces années d'efforts, de disputes, de frustrations. Non pas que nous n'ayons pas eu des jours heureux, bien au contraire. Mais fondamentalement, nous ne nous correspondions pas, en tout cas pas au plan amoureux. S. restera probablement, je l'espère, une amie complice. A l'heure où j'écris ces lignes, j'éprouve une impression étrange, comme un vertige de liberté. Malgré l'incertitude liée à l'inconnu de ce qui m'attend, je veux raisonnablement croire à mon bonheur possible. Sans trompettes ni fanfare.</p><p>Continuer à marcher.</p>
Sadamielhttp://linsense.hautetfort.com/about.htmlS'extirpertag:linsense.hautetfort.com,2020-06-07:62442552020-06-17T04:03:37+02:002020-06-17T04:03:37+02:00 La vie, c'est comme une forêt où, toujours, on découvre des poteaux...
<p><em>La vie, c'est comme une forêt où, toujours, on découvre des poteaux indicateurs et des repères, jusqu'au moment où on n'en rencontre plus. Et la forêt est infinie et la faim ne cesse qu'avec la mort. Et toujours on avance dans des couloirs d'où l'on ne peut jeter un regard à l'extérieur. Même l'univers est trop étroit en certains cas. Mais je refuse d'indiquer à qui les ignore les chemins qui mènent au point où j'en suis à présent. Je travaille avec mes conceptions durement arrachées au chaos, par moi seul.</em> (Thomas Bernhard, in <span style="text-decoration: underline;">Gel</span>)</p><p><em>La grande fatigue de l'existence humaine n'est peut-être en somme que cet énorme mal qu'on se donne pour demeurer vingt ans, quarante ans, davantage, raisonnable, pour ne pas être simplement, profondément soi-même, c'est-à-dire immonde, atroce, absurde. Cauchemar d'avoir à présenter toujours comme un petit idéal universel, surhomme du matin au soir, le sous-homme claudicant qu'on nous a donné.</em> (Louis-Ferdinand Céline, in <span style="text-decoration: underline;">Voyage au bout de la nuit</span>)</p><p>Me rendre à l'évidence : je ne suis pas "bon", pas bon du tout, même : je mens, je manipule, je fomente des intrigues. Pis, je prends plaisir à tout cela, malgré une angoisse signant mon désir faible, à la Saint Paul : "je ne fais pas le bien que je veux...", etc. Au lieu d'assumer, une bonne fois, ce que je suis de toute éternité. Il y a du Sade là-dedans : la nature est cruelle, j'ai le droit de l'être aussi. Et puis. La nécessaire solitude. Plus j'avance et plus je m'éloigne de cette grande mascarade que mes contemporains appellent le monde. <em>Il n'y a aucun monde</em>, aucun paysage d'ensemble... que des fragments épars, flottant çà et là sur les rivages de l'absurde. Dieu, la grande affaire, ne résiste guère au repos du système nerveux. Etre soi, rien que soi, mais <em>tout soi</em> et se donner une âme au moyen du calme et de la volonté.</p>
Sadamielhttp://linsense.hautetfort.com/about.htmlA petits pas (4)tag:linsense.hautetfort.com,2017-08-21:59726272020-02-23T16:58:38+01:002020-02-23T16:52:00+01:00 - Quelquefois je me demande ce que nous sommes en train d'attendre....
<p><em> - Quelquefois je me demande ce que nous sommes en train d'attendre.</em><br /><em>Silence.</em><br /><em>- Qu'il soit trop tard, madame.</em> (Alessandro Baricco, in <span style="text-decoration: underline;">Océan Mer</span>)<br /><br /><em>Mais si le Diable parle parfois, Dieu se tait, toujours. Il faut trouver les réponses seul.</em> (René Barjavel, in <span style="text-decoration: underline;">L'Enchanteur</span>)</p><p>Je suis entré dans le yoga. La formule est choisie : il s'agit bien d'explorer un univers entier. Je crois avoir trouvé un guide sûr, après quelques tâtonnements. Une première découverte, comme une piqûre de rappel du Christ : point de spirituel sans incarnation. Nous ne sommes pas des créatures éthérées, nous sommes des corps, fréquemment déréglés, impatients de vibrer à l'unisson du Tout Autre. Pressentiment d'une discipline aux effets puissants, que je commence déjà à ressentir. </p><p>Et puis. Faisant halte dans une petite église de ma connaissance l'autre jour. Le bâtiment est vide. Je m'assieds timidement sur un banc et tout soudain une bouffée de tristesse me submerge : ma médiocrité, ma solitude, mon désespoir me sautent à la gorge. Mézigue au bord des larmes, la lourde porte de l'édifice s'ouvre d'un seul coup : trois personnes âgées – dont l'une d'elles ressemble au curé – rentrent bruyamment. Une dame me salue tout sourire et me lance : "on vous apporte de la lumière et du chauffage !". D'accord, Seigneur, j'arrête de m'apitoyer. Dieu se tait, toujours, mais ne parle-t-Il pas à travers d'autres plus souvent qu'à son tour ?</p>
Sadamielhttp://linsense.hautetfort.com/about.htmlRéminiscencestag:linsense.hautetfort.com,2017-05-24:59472362017-05-24T01:51:13+02:002017-05-24T01:51:13+02:00 La plus grande réussite de ce monde, ce serait de demeurer parfaitement...
<p><em>La plus grande réussite de ce monde, ce serait de demeurer parfaitement secret, à tous et à soi-même. Plus de question, plus de réponse, une longue saison, sans âge ni raison, ni responsabilité, une espèce de temps sauvage, hors du temps et de la conscience.</em> (Anne Hébert, in <span style="text-decoration: underline;">Le temps sauvage</span>)</p><p>Je suis fatigué de ce monde. Je m'y sens radicalement étranger, mieux : <em>intrus</em>. Chaque matin, j'endosse le joug de la normalité et je sacrifie tout le jour à la comédie sociale, ne retrouvant la liberté qu'une fois ma thébaïde regagnée. Je suis fasciné par la technique, mais au fond j'aspire à une vie simple, comme dans ce proverbe japonais qui dit à peu près ceci : "couper du bois, puiser de l'eau, quelle merveille !". J'imagine d'ailleurs ma vieillesse dans quelque cabane de montagne, loin de la folie citadine. Tiendrais-je jusque là ?</p><p>Les Parques ont décidément le sens de l'humour : au moment où je reprends pied, voilà que C., dont j'ai eu tant de mal à enfouir le souvenir – <a title="L'insensé - 24.10.2016 - Feux follets" href="http://linsense.hautetfort.com/archive/2015/11/09/feux-follets.html" target="_blank">d'ailleurs ravivé il y a peu</a> – réapparaît. Sur mon lieu de travail. J'apprends qu'elle se renseigne sur moi : à quoi joue-t-elle ? Je ne l'ai heureusement pas encore croisée. La perspective de la revoir me panique littéralement. Je lui en veux toujours du mal que nous nous sommes faits. Je lui en veux de ce que j'ai éprouvé pour elle, qui ne fut pas réciproque. Je lui en veux d'exercer, encore aujourd'hui, un tel pouvoir sur moi. Je lui en veux d'exciter en moi cette pulsion de tout foutre en l'air pour elle. Je lui en veux de ce <em>désir impossible</em> qui ne m'a jamais quitté. </p><p>Et puis, ce pressentiment terrible, après avoir visité mes parents : ma mère est gravement malade et nous le cache. Malaise en partant. Là aussi, jouer un rôle. Faire comme si de rien n'était, tromper l'angoisse. Après tout, ce n'est peut-être que le fruit de mon imagination tourmentée. L'inéluctable échéance n'en demeure pas moins réelle.</p><p>La poésie existe pour nous faire oublier un instant que nous sommes des animaux de boucherie.</p>
Sadamielhttp://linsense.hautetfort.com/about.htmlFeux folletstag:linsense.hautetfort.com,2015-11-09:57132232016-10-24T01:13:02+02:002016-10-24T00:47:00+02:00 S'il fallait résumer l'état mental contemporain par un mot, c'est sans...
<p><em>S'il fallait résumer l'état mental contemporain par un mot, c'est sans doute celui que je choisirais : l'amertume. </em>(Michel Houellebecq, in <span style="text-decoration: underline;">Extension du domaine de la lutte</span>)</p><p>De retour après plus de deux ans de silence. J'ai "fait du chemin", comme on dit. J'ai réussi à m'extirper de l'abîme dans lequel j'avais sombré. J'ai repris pied dans la "vraie" vie : travail, famille, amis et même, tenez-vous bien, une femme. Bref, je mène à nouveau une existence passablement "normale". Je devrais être fier de moi et je le suis, quelque part, sans pour autant être dupe de cet accomplissement : même normalisée, mon existence n'a pas plus de sens. Périodiquement, je me réveille en pleine nuit, haletant, presque pris de folie, autour de cette question du sens. Les journées s'enchaînent implacablement sans rien dévoiler de leur motif secret – s'il en est un.</p><p>Une amie chère traverse depuis le début de l'année une période très éprouvante. Profondément croyante, cette amie me confiait son désarroi face à ce dieu qui ne lui épargne aucun tourment, alors même qu'elle respecte ses commandements. Je n'ai pas osé lui répondre que l'explication la plus probable était que son dieu n'existait tout simplement pas et qu'elle devait sa pénible situation au hasard des circonstances.</p><p>Et puis. Faisant les boutiques hier après-midi, en compagnie de ma dulcinée, voilà qu'en tournant la tête, je vois une jeune femme, dans un magasin de vêtements. Au début, je n'en suis pas sûr, mais oui, elle me regarde, avec insistance. Il s'agit de C.. A peine marquée par les années passées et toujours aussi belle... J'étais tellement surpris que je n'ai pas compris l'expression de son visage : une sorte de sourire tendre, je crois. Ai-je rêvé toute cette scène ? Il m'a fallu plusieurs heures pour me remettre de cette "rencontre", sans que ma conjointe se doute de rien. Tant de souvenirs qui remontent à la surface. Et encore, malgré le temps écoulé et les blessures, ce désir violent. Mais que pourrait-il se passer entre nous à présent ?</p><p>Un drôle de goût dans la bouche.</p><p> </p>
Sadamielhttp://linsense.hautetfort.com/about.htmlLe verroutag:linsense.hautetfort.com,2014-09-19:54504652014-09-21T07:10:11+02:002014-09-21T07:03:00+02:00 Je "tourne autour" de quelque chose en moi, dont je sais qu'elle constitue...
<p>Je "tourne autour" de quelque chose en moi, dont je <em>sais</em> qu'elle constitue mon salut. Pressentiment d'une liberté inédite. Et en même temps sensation presque physique d'un empêchement terrible, comme un frein de tout mon être. Peur que cette chose une fois libérée dévaste tout sur son passage et devienne hors de contrôle. Peur de mon ombre, en somme, au sens propre comme au figuré. Il va bien falloir que ça change, pourtant, car je me fais l'effet d'un lion en cage, que la vie déserte chaque jour davantage.</p><p>Geôlier et prisonnier de moi-même.</p><p> </p>