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21.09.2014

Le verrou

Je "tourne autour" de quelque chose en moi, dont je sais qu'elle constitue mon salut. Pressentiment d'une liberté inédite. Et en même temps sensation presque physique d'un empêchement terrible, comme un frein de tout mon être. Peur que cette chose une fois libérée dévaste tout sur son passage et devienne hors de contrôle. Peur de mon ombre, en somme, au sens propre comme au figuré. Il va bien falloir que ça change, pourtant, car je me fais l'effet d'un lion en cage, que la vie déserte chaque jour davantage.

Geôlier et prisonnier de moi-même.

 

Commentaires

Pour moi aussi ce n'est pas simple en ce moment!

Écrit par : gladis | 22.09.2014

Oui, j'ai lu ça... Je vous suis toujours, même si je ne commente pas. C'est drôle, nous avons à l'évidence des parcours de vie très différents et pourtant il semble que nous en soyons au même point : une démarche de réappropriation de soi.

Écrit par : Sadamiel | 23.09.2014

je ne sais pas pour vous, moi j'ai l'impression d'etre "mangée". Mes relations avec les autres, les choses ne sont pas faciles. Je donne le change mais je suis épuisée.
Pour vous il me semble que votre préoccupation correspond plus à un désir de realisation.

Écrit par : gladis | 24.09.2014

Pour moi, les deux sont liés : plutôt que "mangé", je dirais pour ma part que j'ai souvent l'impression d'être "envahi" et que je considère alors les autres, même bien intentionnés, comme des obstacles à ma réalisation personnelle. D'un autre côté, bien sûr, je sais pertinemment que ma réalisation personnelle est en partie tributaire d'autrui. "Insociable sociabilité", disait Kant...

Écrit par : Sadamiel | 25.09.2014

Vous étes plutot solitaire?

Écrit par : gladis | 26.09.2014

Oui et non. Je peux passer des jours sans voir personne et m'en trouver fort bien. Pour autant et paradoxalement, je suis quelqu'un de sociable et généralement très apprécié. Mais c'est là que ça coince : dès que quelqu'un commence à me connaître, il en demande plus et, bien que flatté, je ressens cela comme une "invasion". Même avec mes proches, je maintiens une certaine distance, parce que j'en ai besoin. Bien sûr, j'ai parfaitement conscience du fait qu'une telle attitude risque à terme de me transformer en ermite et j'ai peur de finir seul. Comment prendre femme et fonder une famille quand on est un sauvage ?

Écrit par : Sadamiel | 27.09.2014

" j'ai peur de finir seul. Comment prendre femme et fonder une famille quand on est un sauvage ?"

"prendre femme" , ça fait trés fonctionnel.
Vous n'étes pas né à la bonne époque, prendre femme pouvait se faire quand l'union ne correspondait pas à un investissement sentimental ou bien une realisation de soi.
Les hommes et les femmes n'étaient peut etre pas plus malheureu pour autant.
On "s'arrangeait"...
Moi, je ne suis pas sauvage, juste j'ai besoin de temps pour moi.

Écrit par : gladis | 28.09.2014

Oh mais moi aussi je rêve du grand amour, j'en crève, même. Seulement je suis pragmatique : ayant peu de chances de le trouver, je me dis qu'à défaut une femme avec laquelle je m'entends bien ferait l'affaire. Si je n'étais pas si sauvage. Tenez, pas plus tard qu'hier, une jeune femme qui me plaît et qui voulait s'engager avec moi a arrêté les frais, lasse d'être renvoyée dans les cordes au prétexte de mon besoin de temps et d'espace...

Écrit par : Sadamiel | 29.09.2014

Je ne sais pas si le grand amour s'accompagne de durabilité.
Moi, je suis trés fonctionnelle. Je pense meme que ce n'est pas bon de méler sentiments et couple. Enfin, il faut bien une attraction première mais aprés il ne faut pas tout miser dessus surtout pour la pérennité. Notre pb , je crois c'est qu'on vise trop haut, trop idéal, trop sublime et on chute fatalement et naivement.
il existe des sociétés ou le couple, l'union maritale est pensée comme une entreprise fonctionnelle.
Comme ça ça a l'air antiromantique mais si on pense que le romantisme est aussi vaporeux que le parfum....

Écrit par : gladis | 30.09.2014

La réalité contre l'idéal : une problématique avec laquelle je n'en finis pas de finir...

Écrit par : Sadamiel | 01.10.2014

Bonjour Gladis et Sadamiel

votre échange me pousse à vous parler de cette partie de soi qui croit être tout l'être, mais qui en fait n'est qu'une image. Cette image croit pouvoir être nourrie infiniment, elle aspire à cela et pense le trouver dans l'amour. Mais son amour, le grand amour, celui qui est passionnel et fulgurant, malgré sa force incroyable qui nous saisit et nous laisse pantelant, n'est qu'illusion, amour de soi-même.
Cette image EST le verrou. Et cette image a peur, tellement peur de disparaître...
Vous avez raison, la chute est toujours fatale.
Le chemin de la libération est long et demande du courage, du coeur et de la force.
bonne route à vous

Écrit par : papillon de papier | 27.04.2015

@papillon de papier

>> Bonjour. Ce que vous évoquez en filigrane dans votre message, c'est la "solution" mystique : se faire croire qu'on n'est pas séparé (de Dieu, de l'univers, des autres) pour échapper à l'angoisse d'exister et de mourir. Sauf que nous sommes séparés... Si vous vous coupez le doigt, je n'ai pas mal. Si vous disparaissez, ma vie continue. Et même dans les moments de joie partagée, chacun est prisonnier de sa bulle subjective. L'amour humain, c'est peut-être cet élan vers un autre que soi aussi terrifié de son épouvantable condition. Reste l'amour de Dieu : de profundis, etc.

Écrit par : Sadamiel | 28.04.2015

Sadamiel,
la solution évoquée est bel et bien mystique mais pas dans le "je ne suis pas séparé", mais dans le "je ne suis pas qui je crois être". Dieu n'est qu'une construction qui permette de croire, et il est aussi dans la bulle subjective de nos fois personnelles. L'amour Humain, je n'en connais réellement que la passion; l'amour de Dieu, je ne sais pas ce que c'est. Attention aux amalgames...

Écrit par : Papillon de papier | 28.04.2015

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