Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

15.07.2013

Revenant

Un temps il interrompit son errance et contempla ses bras et ses jambes : plus aucune chaîne ne les contraignait. Reprenant sa marche, il s'avisa en souriant que persistait encore l'écho de ses fers passés. (Citation fictive)

J'écrirais peut-être un jour sur cette chute hors du monde que j'ai faite en fin d'année dernière, chute précipitée par une confluence d'événements et dont, après des mois de tristesse et de confusion, je me relève peu à peu. Mais quelque chose a été perdu, irrémédiablement. J'avance à présent un pas après l'autre, plus en mort-vivant qu'en convalescent. Tel penseur triste découvert récemment raconte comment l'enfant qu'il était encore à la mort de son père a réalisé alors que le monde n'existait pas, au sens d'une totalité ordonnée, qu'il n'y avait que des fragments, des bouts de monde se baladant çà et là, portés par nos frêles subjectivités. Mon expérience, prenant sa source dans des pertes heureusement moins cruelles, m'amène au même point : un réel disloqué, comme un puzzle raté, où les pièces n'auraient d'autre signification que celle de leur propre existence. C'est à ce titre que je vois Dieu comme un mensonge génial, le mensonge suprême, en tant qu'il serait celui qui rassemble les pièces éparses du puzzle pour former une image qui les transcende sublimement. Seulement il faut croire au mensonge pour être sauvé et la conformation de mon esprit m'en empêche absolument. Mais. Paradoxe : avec la chute est venue la liberté du zombi. Mes vieilles névroses n'ont pas disparu ; mais s'éclairent désormais si vite sous la froide lumière des limbes qu'elles éclatent presque aussitôt, leurs résidus se reformant un peu plus loin pour éclater à leur tour et ainsi de suite. Je me fous de tout ou presque, je me fous en tout cas de tout ce qui, autrefois, dans ce que je croyais un monde, revêtait tant d'importance à mes yeux. Rien que d'y repenser, j'ai mal au crâne. Et puis, j'oublie. Je passe le temps. Une terrible litanie de Thom Yorke en tête. It gets you down...

Les commentaires sont fermés.