04.01.2009
Les bonnes résolutions
Chaque début de nouvelle année voit son lot de bonnes résolutions formulées sur le mode de l'amusement, de la vélléité, avec cette sorte de certitude désespérée, teintée d'ironie perverse, qu'aucune d'entre elles ne sera tenue. J'entends déroger à cette règle de perdant et m'engage à suivre les résolutions suivantes :
- Fermer le théâtre de dupe qu'inaugure Internet dans ma déclinaison d'une infinité de rôles – légion de personnages imaginaires qui se révèlent comme ce que je voudrais être, mais ne suis pas – dans le cadre de débats d'idées et de jeux sexuels morbides. L'évasion dans le virtuel détourne l'énergie du changement en pure perte tandis que l'usurpation fantasmatique d'identité entretient l'illusion de toute-puissance, au mépris de l'expression contrainte par le réel de ma singularité propre.
- Jeter par-dessus bord mon désir de planifier la moindre seconde de mon existence. Logique de la servitude volontaire qui ne marche tout simplement pas, le joug persistant en esprit et parasitant d'autant l'effort utile. La discipline ne peut venir que de l'intérieur, sustentée par le désir. Et la vie ne rentre pas dans les cases, me déborde infiniment : non à cette petite mort qui en constitue le refus.
- Entrer dans la danse de l'action, pour n'en plus ressortir qu'à l'occasion du repos ou de quelque intermède d'ajustement. La réflexion aussi se donne comme action lorsqu'elle ne tourne pas en vase-clos (course folle dans la roue du cobaye lettré) , c'est-à-dire lorsqu'elle s'applique au réel.
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30.12.2008
I'm a loser baby...
Alcoolisée au champagne, la belle se tenait là, à quelques centimètres de moi, serrant contre elle un coussin, comme appelant de la tendresse. Moi-même passablement éméché, je brûlais d'envie pour elle. Et je n'ai rien fait. Encore. J'ai quitté son appartement à près de 4h du matin, la queue entre les jambes et la rage au coeur contre mézigue. En début d'après-midi, je lui ai envoyé un SMS, plein de courageux et subtils sous-entendus, pour la remercier de cette soirée. Elle a répondu, en disant qu'elle avait également passé une "super" (sic) soirée, mais en précisant qu'il était heureux que je n'aie rien tenté et en m'exhortant à ne jamais lui faire "ça"... Alors à votre avis, c'est mort ou c'est mort ?
... so why don't you kill me ?
18:24 | Lien permanent | Commentaires (3)
13.12.2008
Gnostique
Il est grand temps que j'arrête de maltraiter mon corps, avant que ce dernier ne me le fasse regretter amèrement. Je vis ma matérialité à la manière gnostique : comme si mon corps était une prison, une carcasse de viande, une bête, impliquant respectivement l'échappée belle en forteresse psychique, le mépris et la domination en mode légionnaire ("marche ou crève !"). Ces derniers temps, des douleurs musculaires se rappellent à mon bon souvenir et me font songer à la notion de "cuirasse musculaire" développée par Reich : c'est ainsi que je suis littéralement verrouillé au niveau des lombaires, dans une logique de contrôle, mais un contrôle tyrannique, rigide (!), bref... névrotique. A rapprocher du péché : ce blocage musculaire se donne comme une retenue, un empêchement à être l'homme que je suis au fond, agressif, conquérant, phallique.
Qu'arrivera-t-il de si terrible si je lâche la bride ?
05:49 | Lien permanent | Commentaires (0)