01.07.2009
Le Maître ou l'Esclave
Ai envoyé, comme un con, un mail à L., où je dévoile l'intime de moi-même. Depuis lors, la belle m'ignore superbement. Et me voilà tiraillé, sans surprise, entre deux sentiments contradictoires : décider de reprendre la main et passer à autre chose, ou bien aller jusqu'au bout de l'aliénation. Dialectique du Maître et de l'Esclave. Et puis. Soupir de l'âme au quotidien. Personne ne me connaît, au fond. Toujours, je joue un personnage, celui qui convient en fonction de la situation. Caméléon. Derrière les masques, il n'y a rien, sinon un ego glacial qui se veut marionnettiste. Et la source, qui veille. Attend son heure. Le mal s'exprimera tôt ou tard. Tragédie du loup déguisé en agneau. A moins que je ne sois un agneau qui se prend pour un loup déguisé en agneau. Un égorgement qui ne vient pas.
Je me trouve de plus en plus souvent dans cet état si particulier où je sens de façon très nette, viscérale, que je pourrais faire n'importe quoi l'instant suivant. Comme un doux flottement dans l'infinité des possibles. Le réel impose bien sûr sa réduction du paquet d'ondes oniriques que je me trimballe pour l'occasion. Mais tout de même. Yeux fous.
06:27 | Lien permanent | Commentaires (0)
14.06.2009
La trahison des images
Seuls les faibles mettent des années à s'affranchir d'une émotion. Celui qui est maître de soi peut étouffer un chagrin aussi aisément qu'inventer un plaisir. (Oscar Wilde, in Le portrait de Dorian Gray)
Comme posé. Tout est calme. En moi et tout autour de moi. Je pense à tout ce que je vis en ce moment. Comme cela semble loin, comme cela semble vain ! L. n'est qu'une gamine effrayée avec un sale caractère. Et dire que je me suis fait tout un film avec elle ! Oui, c'est vraiment ça : j'ai adoré une idole, une image que j'avais moi-même fabriquée, sans rapport avec la femme réelle. Adieu, L.. Et E. dans tout ça ? Même punition, je le crains : je fatigue. Cette débauche de tendresse, cet étalage d'amour non dit, cette fragilité criante, n'en jetez plus, j'étouffe et de mauvaises pensées hantent mon âme asphyxiée. Cette phrase de Lacan, déjà écrite en ces lieux virtuels, qui me tenaille : "plus vous serez odieux, mieux ça ira !". Plus qu'odieux, même. Cruel. Raisonnement sadien : la nature est cruelle, alors nous avons le droit de l'être aussi. Je rajouterais : la vie ne manque pas de nous signifier son inconséquence brutale, de nous infliger son lot de douleurs. Quel paradis pour les justes ? La vertueuse Justine mourra foudroyée, au terme d'une vie de malheur.
Et puis. La "Sonate au clair de lune", de Beethoven, qui résonne d'un écho lancinant, longtemps après qu'elle s'est achevée.
06:41 | Lien permanent | Commentaires (0)
02.06.2009
"Amour"
Nom donné à cet état dans lequel un être humain se met lui-même en se faisant tout un cinéma à propos d'une de ses congénères. Il suffit d'arrêter le film pour que cesse sans délai l'état tant convoité par l'espèce. En fait, je crois que je n'aime personne. J'ai des attachements divers mais aucun d'entre eux ne correspond de près ou de loin à ce qu'on nomme communément "amour". Je n'aime pas E., je suis simplement à l'aise avec elle, j'apprécie notre complicité sur plus d'un plan. Mais je n'aime pas non plus L., je suis attirée par elle et comme fascinée par certains aspects de sa personnalité, mais voilà tout. Le reste n'est que littérature, en l'occurrence une dramatisation grandiose de mon désir frustré. Baiser L., telle est la clé. Et ensuite, advienne que pourra.
Selon toute probabilité : post coïtum, animal triste est.
05:44 | Lien permanent | Commentaires (0)