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15.08.2010

L'indicible

Fatigué. Dispute interminable avec E.. Tout du long, le mensonge. Un mensonge bien étrange en vérité. Pas le mensonge du calcul, où la chose tue l'est sous l'effet du vouloir, mais le mensonge du non-dit, en tant qu'il ne peut pas être dit. Actualité de Lacan. E. me met face à moi-même, face à mon inconséquence, pointe férocement, désespérément, ma dérobade éternelle. Et je reste immobile, figé dans mon errance comme un papillon épinglé au mur qui battrait des ailes, se faisant croire qu'il vole. L. qui fait incessamment retour : E. et ses soupçons, moi et mes regrets. Une folie, tout ça. L. n'existe plus que comme évocation, souvenir évanescent nonobstant ma fixette pitoyable. Elle ne reviendra pas, rien n'arrivera plus. Pire qu'une folie : écrivant cela, je formule le voeu secret que ma résignation se voit contredite, que l'impossible ne le soit pas. Marre de cette vie de retenue permanente. Sagesse de mort-vivant. Mais la trouille au ventre si d'aventure je reprends vie. Ou plutôt si je me laisse vivre.

Le choeur d'une chanson de Muse (Resistance) dans la tête : "It could be wrong, could be wrong"...

11.08.2010

L'addition

Mais quand même, s'indigne mon père à propos du mépris des faits "bruts" de la part des psychanalystes, les faits sont les faits, on ne peut pas les interpréter n'importe comment, c'est du même ordre que deux et deux font quatre ! A-t-il seulement perçu le regard que je lui lançai alors ? Un regard essentiellement triste, avec une pointe d'agacement. Agacement de voir mon père céder ainsi à l'aveuglement quant à la réalité psychique des êtres humains. Tristesse du fossé qu'il creuse une fois de plus entre nous du fait de cet aveuglement. Parce que pour moi deux et deux ne font pas quatre, Papa. Si tu savais à quel point ça ne tourne pas rond chez moi, combien je déraisonne, quelle distance me sépare de tes "dieux faitiches" (Bruno Latour). Mais quand même, comme tu dis : c'est moi qui me trimballe avec une névrose en bandoulière, c'est moi le fou, le malade, j'ai comme un problème avec "ça", la vie, alors que pèse mes mots ?

L'addition, s'il te plaît.

03.08.2010

Je suis perdu

Il y a des gens comme ça, il y a des gens comme moi qui toujours, vivent... en décalé. Lorsque L. me criait son amour, je ne l'ai pas entendue, n'ai pas voulu l'entendre, par lâcheté. Depuis, les mois ont passé mais ce temps-là, lui, ne passe pas. Et ce faisant je commets à nouveau la même erreur : E. me crie son amour de tout son être et encore une fois, je ne l'entends pas, ne veux pas l'entendre, ne sais pas quoi faire de cet amour qui déborde, en reste à celui manqué avec L., au point d'en chialer en écoutant Saez, son artiste préféré, au point de guetter en secret le moindre signe de sa part, une lettre, un mail, un SMS... Mais rien n'arrivera plus, désormais. Et E. qui m'aime si fort. Et que j'aime aussi, je crois. N'était ce sentiment d'un destin tracé d'avance en sa compagnie. Mais là aussi, je me trompe sûrement, fidèle à moi-même.

Pathétique.