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14.06.2009

La trahison des images

Seuls les faibles mettent des années à s'affranchir d'une émotion. Celui qui est maître de soi peut étouffer un chagrin aussi aisément qu'inventer un plaisir. (Oscar Wilde, in Le portrait de Dorian Gray)

Comme posé. Tout est calme. En moi et tout autour de moi. Je pense à tout ce que je vis en ce moment. Comme cela semble loin, comme cela semble vain ! L. n'est qu'une gamine effrayée avec un sale caractère. Et dire que je me suis fait tout un film avec elle ! Oui, c'est vraiment ça : j'ai adoré une idole, une image que j'avais moi-même fabriquée, sans rapport avec la femme réelle. Adieu, L.. Et E. dans tout ça ? Même punition, je le crains : je fatigue. Cette débauche de tendresse, cet étalage d'amour non dit, cette fragilité criante, n'en jetez plus, j'étouffe et de mauvaises pensées hantent mon âme asphyxiée. Cette phrase de Lacan, déjà écrite en ces lieux virtuels, qui me tenaille : "plus vous serez odieux, mieux ça ira !". Plus qu'odieux, même. Cruel. Raisonnement sadien : la nature est cruelle, alors nous avons le droit de l'être aussi. Je rajouterais : la vie ne manque pas de nous signifier son inconséquence brutale, de nous infliger son lot de douleurs. Quel paradis pour les justes ? La vertueuse Justine mourra foudroyée, au terme d'une vie de malheur.

Et puis. La "Sonate au clair de lune", de Beethoven, qui résonne d'un écho lancinant, longtemps après qu'elle s'est achevée.

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