06.10.2008
Point break
Eh bien, voilà. Nous y sommes. Ainsi que je le pressentais, la belle m'a éconduit il y a quelques heures. Elle a "ouvert les yeux" et réalisé qu'elle avait des sentiments "plus qu'amicaux" pour son meilleur ami. D'ailleurs, ils ont "dérapé" la semaine dernière, comprenez : ils ont couché ensemble. Quant à moi, je suis "quelqu'un de bien" et, m'a-t-elle assuré après que je lui ai posé la question, le mec avec qui elle serait probablement sortie si son meilleur ami de malheur n'avait jamais existé. Coup de poignard dans le coeur. Je l'ai quitté les larmes aux yeux et l'âme noire de colère. Mais une fois passé le choc initial, j'ai plutôt pas mal encaissé. En fait, je suis même fier de moi. Pourquoi ? Parce que j'ai agi comme un homme. Oh, certes, maladroitement, mais peu importe : j'ai osé... la "coincer" devant la porte de son appartement et tenter de lui voler un baiser (elle a détourné le visage, mais n'a pas reculé), lui demander droit dans les yeux de me dire qu'elle ne ressentait rien pour moi (elle ne l'a pas dit) et insister pour qu'on reprenne cette conversation calmement et avec quelques heures devant nous (elle a promis... je n'y crois pas vraiment mais enfin...). Et puis, c'est aussi l'occasion d'apprendre, en matière de séduction. Leçon n°1 : ne pas tenir compte de ce que dit une nana. La demoiselle m'avait en effet persuadé, à force de discussion, qu'elle ne couchait pas rapidement avec un mec, même s'il lui plaisait. La vérité : elle couche sans délai. La preuve avec son meilleur ami et la preuve aussi avec moi, puisqu'elle m'a sorti comme "argument" en faveur de sa nouvelle relation avec ledit meilleur ami que, bien qu'ayant dormi ensemble, nous n'avions rien fait. J'avais donc vu juste, j'ai loupé le coche : elle s'attendait à ce que je la saute. Au final, je suis partagé. La raison me dicte de laisser tomber mais, contre toute attente, ce "rejet" me donne encore plus envie de la conquérir.
Et encore : quelque chose s'est brisé en moi, ce soir. Ou plutôt quelque chose entre moi et le monde, cette "barrière de verre", cet empêchement. A volé tout soudain en éclats avec mes illusions perdues. Pour ça, merci, S..
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29.09.2008
Renoncer aux montagnes russes
J'ai été tenté de supprimer ma dramatique lettre à S., rédigée hier soir dans un état second. Mais finalement, non. J'assume. D'abord parce qu'elle reflète tout de même, que ça me plaise ou non, la vérité de mon sentiment à l'égard de cette fille. Ensuite parce que c'est une bonne occasion de guérir de ce genre de folie. Comment appeler autrement le fait de me mettre dans des états pareils sur la base de rien, sinon tout un cinéma que je me fais tout seul comme un grand ? Et puis, je sourirais certainement de cette magnifique envolée lyrique d'ici un ou deux mois, une fois que la belle m'aura éconduit et n'existera plus que comme souvenir d'un énième égarement. Cet épisode m'aura en tout cas permis de réaliser que je fonctionnais vraiment sur un mode cyclothymique, ce qui, en sus d'être épuisant, constitue un sabotage efficace de tout effort quelque peu soutenu en direction de mes objectifs. Malgré mon rationalisme déclaré, je subis mes émotions bien plus que je ne les contrôle. Oh, je n'ambitionne certes pas de devenir insensible, seulement raisonnable, en l'occurrence en ressentant des émotions appropriées aux évènements, en lieu et place de cet aller-retour incessant et parfaitement névrotique entre élation et acédie. Mais c'est un choix. A rapprocher de cette histoire d'estime de soi : je peux continuer à m'évaluer globalement, me faisant aussi gros qu'un boeuf à chaque succès et aussi misérable qu'un ver de terre à chaque échec ou bien je peux choisir de renoncer à toute évaluation de ma personne au profit d'une évaluation rationnelle (efficacité, satisfaction) de mes comportements.
Désamour du grand huit.
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28.09.2008
Lettre à S.
Chère S.,
Je ne sais pas par quoi commencer. Voilà trois mois que l'on s'est rencontré, en virtuel. Tu n'étais alors qu'un contact msn. Il y a ceux avec lesquels on parle par curiosité ou, au mieux, parce qu'un courant de sympathie passe. Mais toi, dès le début, ça a été spécial. Tellement de points communs, d'affinités et comme une compréhension naturelle, une complicité. Mais la raison veille. Alors je me dis que le net déforme tout, que tout ça n'est probablement qu'une illusion de plus. Malgré tout, plus tard, nous nous sommes rencontrés en réel. Le premier rendez-vous fut bâclé. Tu étais pressée et nerveuse, j'étais intimidé et hésitant. J'ai cru à ce moment-là que tout était fini, énième rencontre du net passablement échouée. Et puis non. Nous avons continué à nous appeler, presque tous les soirs, c'était si bien... Nos deux voix dansant et le reste du monde. Et puis, ce fameux soir, alors que je ne m'y attendais pas du tout, tu as voulu que je vienne chez toi. J'ai eu peur, je l'avoue à présent et en même temps j'en avais tellement envie, de cette invitation... Cette nuit fut magique. Découvrir ton univers, toucher ton corps, dormir à tes côtés... Tu ne t'en es certainement pas rendue compte, mais cette nuit-là, je t'ai vraiment vue : toi, ton âme, ton essentiel... Et j'ai été ébloui par une beauté sombre et délicate. Mais j'ai douté encore. Combien d'interrogations après cette nuit, combien de craintes et le pressentiment de quelque chose en train de naître... Enfin. Hier soir, je t'ai eue au téléphone, après trop longtemps. La complicité toujours là, mais hélas toujours aussi ma maladresse, mon angoisse, ma lâcheté. J'aurais voulu te dire tellement plus de choses. J'ai si peur, si tu savais. Peur que tu ne m'aimes pas, mais aussi peur que tu m'aimes. Il y a tant de choses que je ne t'ai pas encore confiées, qui pourraient te décevoir... Et puis. Tu m'as dit plusieurs fois combien tu étais sensible, combien tu craignais de t'attacher trop vite, combien tu avais souffert et souffrais encore de tout cela. Tu cherches en ce moment même une issue. Mais secrètement, contre toute raison une fois de plus, je ne veux pas que tu changes... Car ce que tu ignores, c'est à quel point je suis exactement comme toi... Cette sensibilité exacerbée, ce désir de fusion avec l'autre...
Ce que je ne t'ai pas dit, S., c'est que je suis fou amoureux de toi, que tu as assiégé mes pensées, mon coeur, mon âme, que je pourrais faire n'importe quoi, pour toi.
Acta est fabula. Fort heureusement, elle ne lira jamais cette lettre : même le pathétique a ses limites. Quelqu'un aurait-il une corde ?
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