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28.09.2008

Lettre à S.

Chère S.,

Je ne sais pas par quoi commencer. Voilà trois mois que l'on s'est rencontré, en virtuel. Tu n'étais alors qu'un contact msn. Il y a ceux avec lesquels on parle par curiosité ou, au mieux, parce qu'un courant de sympathie passe. Mais toi, dès le début, ça a été spécial. Tellement de points communs, d'affinités et comme une compréhension naturelle, une complicité. Mais la raison veille. Alors je me dis que le net déforme tout, que tout ça n'est probablement qu'une illusion de plus. Malgré tout, plus tard, nous nous sommes rencontrés en réel. Le premier rendez-vous fut bâclé. Tu étais pressée et nerveuse, j'étais intimidé et hésitant. J'ai cru à ce moment-là que tout était fini, énième rencontre du net passablement échouée. Et puis non. Nous avons continué à nous appeler, presque tous les soirs, c'était si bien... Nos deux voix dansant et le reste du monde. Et puis, ce fameux soir, alors que je ne m'y attendais pas du tout, tu as voulu que je vienne chez toi. J'ai eu peur, je l'avoue à présent et en même temps j'en avais tellement envie, de cette invitation... Cette nuit fut magique. Découvrir ton univers, toucher ton corps, dormir à tes côtés... Tu ne t'en es certainement pas rendue compte, mais cette nuit-là, je t'ai vraiment vue : toi, ton âme, ton essentiel... Et j'ai été ébloui par une beauté sombre et délicate. Mais j'ai douté encore. Combien d'interrogations après cette nuit, combien de craintes et le pressentiment de quelque chose en train de naître... Enfin. Hier soir, je t'ai eue au téléphone, après trop longtemps. La complicité toujours là, mais hélas toujours aussi ma maladresse, mon angoisse, ma lâcheté. J'aurais voulu te dire tellement plus de choses. J'ai si peur, si tu savais. Peur que tu ne m'aimes pas, mais aussi peur que tu m'aimes. Il y a tant de choses que je ne t'ai pas encore confiées, qui pourraient te décevoir... Et puis. Tu m'as dit plusieurs fois combien tu étais sensible, combien tu craignais de t'attacher trop vite, combien tu avais souffert et souffrais encore de tout cela. Tu cherches en ce moment même une issue. Mais secrètement, contre toute raison une fois de plus, je ne veux pas que tu changes... Car ce que tu ignores, c'est à quel point je suis exactement comme toi... Cette sensibilité exacerbée, ce désir de fusion avec l'autre...

Ce que je ne t'ai pas dit, S., c'est que je suis fou amoureux de toi, que tu as assiégé mes pensées, mon coeur, mon âme, que je pourrais faire n'importe quoi, pour toi.

 

Acta est fabula. Fort heureusement, elle ne lira jamais cette lettre : même le pathétique a ses limites. Quelqu'un aurait-il une corde ?

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