27.08.2008
Chic type
Oui, je suis un chic type. Vous savez, celui qui n'a jamais la fille. Non, moi, je suis le "confident", c'est-à-dire l'éponge psychologique de ces demoiselles. Au passage, d'ailleurs, je n'ai pas de potes mecs. Ni nanas, à la réflexion, car pour être ami avec quelqu'un, il faut que l'échange se fasse dans les deux sens or j'en ai jusqu'à ce jour été tout bonnement incapable. Me confier... Avouer l'échec patent de mon existence, ma souffrance béante, mon anormalité ? Non pas, je préfère rester seul. Ce qui fait qu'assez vite, qui que vous soyez, si vous ne vous êtes pas lassé du pseudo-mystère incarné que je suis, je vais vous jeter. Entre temps, vous aurez droit à un florilège de manipulations diverses et variées, parfois réussies, mais pathétiques, toujours. Si j'ai un don, c'est celui de semer la confusion dans l'esprit des personnes qui m'approchent. Où est le vrai, où est le faux ? Pense-t-il ce qu'il dit, dit-il ce qu'il pense ? Seulement, à la fin, j'ai tellement joué avec le feu du mensonge que je m'y brûle. Et puis, être un chic type, c'est épuisant. Toujours sur le qui-vive. Ne jamais dire ce que je pense, vraiment, au fond. Ne jamais montrer mes émotions. Tout tourner en dérision. Ce dernier point rejoint ce que j'appellerais le mal du soupçon : le bien, le beau, le bon, le positif deviennent suspects, par définition. Un compliment ? On cherche à m'amadouer. L'amour ? Une illusion. Le bonheur ? Un conte pour enfants. Dénigrer ce qui pourrait impliquer un risque. Car aimer, être heureux, c'est dangereux. Alors vous devenez vulnérable. C'est du moins ainsi que je vois les choses. En réalité, bien sûr, nous sommes tous vulnérables, en tant qu'êtres humains. Le pire, c'est qu'il est impossible de se protéger de la vie. Tentative désespérée d'arrêter le train en route pour le précipice. Comme si ne pas vivre allait m'empêcher de mourir. La bonne blague : la faucheuse n'a que faire de mes états d'âme ; elle réclamera son dû tôt ou tard. Dernier soupir : "j'ai bien vécu" ou "je n'ai pas vécu" ? La seule véritable décision.
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26.08.2008
Présentation
Mais tout d'abord, qui suis-je ? J'ai 28 ans, donc. Possède plusieurs diplômes universitaires. Vrai rat de bibliothèque, tombé dans les livres quand j'étais petit, on me dit cultivé. Bref, il paraît que je suis intelligent. Je préférerais être heureux (la bêtise, étant, selon Flaubert, l'une des trois conditions pour y parvenir). Et puis, je ne vois pas en quoi le fait de savoir plus de choses que la moyenne des gens me rend "intelligent". Pour moi, quelqu'un d'intelligent, c'est quelqu'un qui, avant tout, est capable de vivre dans ce monde. Tout le reste n'est que littérature. Evidemment, je vis encore chez mes parents. L'aspect économique joue, c'est entendu, mais la vérité, c'est que je ne suis encore qu'un gamin, qui a la trouille de quitter le nid. Sans surprise, je souffre de plusieurs "troubles mentaux", c'est-à-dire que j'endure depuis des années les conséquences logiques de ma procrastination fondamentale. Niveau filles (oui, je dis encore "filles", alors qu'à mon âge, on a théoriquement affaire à des femmes), dois-je préciser ma situation ? Premier baiser sordide, dans un parc, un soir, avec une adolescente obèse, rencontrée sur Internet, qui m'a laissé touché ses seins et pressentir l'origine du monde, chaude et humide après un timide examen, à travers ses vêtements. J'avais alors déjà dépassé la vingtaine depuis longtemps. Puis, une expérience à la fois plaisante et déstabilisante : une nana, également rencontrée sur le net (!), assez jolie d'ailleurs et à qui je plaisais visiblement. Attraction sexuelle d'emblée. Puis, un soir, la donzelle manque me violer dans ma voiture. Je force à peine le trait. Soyons clairs : j'avais très envie d'elle et je me sentais prêt. Et puis finalement, non. Des baisers appuyés et ses seins, que j'ai léchés, apparemment avec quelque habileté au vu de l'enfièvrement croissant de ma partenaire. L'origine du monde un peu plus proche encore. Pour la première fois, je découvrais la puissance du désir. Cette fille me tenait littéralement par la queue. Mais nous avions bu et une envie impérieuse de mon côté interrompit tout. Après avoir pissé sur mes chaussures, je remontai dans la voiture et exhortai mon amie à se rhabiller. La magie était rompue et quelque mécanisme pervers de "sauvegarde" s'était enclenché en moi : non, pas maintenant, pas comme ça, pas avec elle. Intelligent, moi ? Puis, enfin, un peu plus tard (j'avais alors 26 ans, oui, oui, vous avez bien lu), ma véritable première fois. Une fille assez étrange, plutôt paumée (vous ne devinerez jamais où je l'ai rencontré), elle aussi "hors du monde", à un degré bien moindre que moi, heureusement pour elle. Je ne ressentais rien à son endroit. Je voulais juste me prouver que je pouvais la séduire et j'ai réussi. Mais comme je ne fais jamais rien simplement et que je suis d'un orgueil maladif, j'ai caché ma virginité à la demoiselle. Et cette dernière n'en a jamais rien su. J'ai tremblé, au début je ne suis pas arrivé à bander malgré une excitation intense, j'ai peiné à trouver le trou et, après un coup de main de la belle pour entrer en elle, j'ai joui au bout de dix secondes. Mais j'ai feint avec un tel talent l'assurance et l'expérience que rien de tout cela ne sauta aux yeux de cette fille. Pire, la deuxième fois (soit quelques instants après la première, la même après-midi), qui se passa tout à fait normalement, en enlevant la capote, je remarquai un peu de sang. Et là, j'ai poussé le vice jusqu'à lui demander : "tu étais vierge ?" (non, elle ne l'était pas). Oui, oui, je suis comme ça, moi. Très taquin avec l'univers. Et d'une mauvaise foi qui frise le génie. Ou la folie.
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Ouverture
Ce blog se veut une lumière dans mes ténèbres. J'ai 28 ans et je ne suis pas heureux. Je ne suis pas malheureux non plus, la vie m'ayant pour l'heure épargné de trop lourdes épreuves. Mais le temps passe et celles-là viendront inévitablement. Et je n'aurai pas vécu. Voilà tout le drame de mon existence : cette sensation terrible de rester sur la rive pendant que tous les autres se baignent dans la rivière. Cela fait des années que je tourne à vide, que je ne fais strictement rien. Même lorsque je fais quelque chose, je sais que ce n'est qu'une agitation passagère ; et l'aboulie guette et ricane, dans un coin sombre de mon âme. Hum, vous direz-vous, encore un glandeur qui va se perdre dans les profondeurs introspectives au lieu de se bouger le cul. Eh bien, non. Oui, je suis un glandeur. Oui, j'ai consacré ces dernières années exclusivement au sommeil et à la branlette. Mais non, je ne vais pas me livrer ici à une autre branlette, psychologique cette fois. Ce blog est un défi que je me lance et pour lequel je vous prends à témoin. Ce défi, le voici : je me donne un an pour changer radicalement de vie. Si, dans un an, je n'ai pas changé de vie, alors je prendrais les dispositions qui s'imposent : même un parasite peut avoir sa fierté et il y en aura toujours quelques-uns pour trouver gloire à mon suicide. Mais je n'en suis pas là. Bien au contraire : je veux vivre et vivre intensément. Oh, bien sûr, je n'échapperai pas (et par conséquent, vous n'échapperez pas) à l'exploration méthodique de mes mouvements intérieurs. Mais pas, comme souvent, aux seules fins d'une posture esthétique, qui fait s'imaginer supérieur aux bien-portants le malade incapable de vivre : le "mal byronien" est une saloperie dont je compte bien me débarrasser.
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