Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

27.08.2008

Chic type

Oui, je suis un chic type. Vous savez, celui qui n'a jamais la fille. Non, moi, je suis le "confident", c'est-à-dire l'éponge psychologique de ces demoiselles. Au passage, d'ailleurs, je n'ai pas de potes mecs. Ni nanas, à la réflexion, car pour être ami avec quelqu'un, il faut que l'échange se fasse dans les deux sens or j'en ai jusqu'à ce jour été tout bonnement incapable. Me confier... Avouer l'échec patent de mon existence, ma souffrance béante, mon anormalité ? Non pas, je préfère rester seul. Ce qui fait qu'assez vite, qui que vous soyez, si vous ne vous êtes pas lassé du pseudo-mystère incarné que je suis, je vais vous jeter. Entre temps, vous aurez droit à un florilège de manipulations diverses et variées, parfois réussies, mais pathétiques, toujours. Si j'ai un don, c'est celui de semer la confusion dans l'esprit des personnes qui m'approchent. Où est le vrai, où est le faux ? Pense-t-il ce qu'il dit, dit-il ce qu'il pense ? Seulement, à la fin, j'ai tellement joué avec le feu du mensonge que je m'y brûle. Et puis, être un chic type, c'est épuisant. Toujours sur le qui-vive. Ne jamais dire ce que je pense, vraiment, au fond. Ne jamais montrer mes émotions. Tout tourner en dérision. Ce dernier point rejoint ce que j'appellerais le mal du soupçon : le bien, le beau, le bon, le positif deviennent suspects, par définition. Un compliment ? On cherche à m'amadouer. L'amour ? Une illusion. Le bonheur ? Un conte pour enfants. Dénigrer ce qui pourrait impliquer un risque. Car aimer, être heureux, c'est dangereux. Alors vous devenez vulnérable. C'est du moins ainsi que je vois les choses. En réalité, bien sûr, nous sommes tous vulnérables, en tant qu'êtres humains. Le pire, c'est qu'il est impossible de se protéger de la vie. Tentative désespérée d'arrêter le train en route pour le précipice. Comme si ne pas vivre allait m'empêcher de mourir. La bonne blague : la faucheuse n'a que faire de mes états d'âme ; elle réclamera son dû tôt ou tard. Dernier soupir : "j'ai bien vécu" ou "je n'ai pas vécu" ? La seule véritable décision.

Les commentaires sont fermés.