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23.10.2012

Le Mur

Souviens-toi donc que, si tu crois libres les choses qui de leur nature sont esclaves, et propres à toi celles qui dépendent d'autrui, tu rencontreras à chaque pas des obstacles, tu seras affligé, troublé, et tu te plaindras des dieux et des hommes. Au lieu que si tu crois tien ce qui t'appartient en propre, et étranger ce qui est à autrui, jamais personne ne te forcera à faire ce que tu ne veux point, ni ne t'empêchera de faire ce que tu veux ; tu ne te plaindras de personne ; tu n'accuseras personne ; tu ne feras rien, pas même la plus petite chose, malgré toi ; personne ne te fera aucun mal, et tu n'auras point d'ennemi, car il ne t'arrivera rien de nuisible. (Epictète, in Pensées, IV)

L'existence se résume finalement à ce vis-à-vis permanent avec l'immensité, l'univers, "Dieu", pour ceux qui y croient. C'est un jeu, mais un jeu sérieux, où l'Autre ne répond jamais, où mon propre écho se perd dans le vide. Souvenir de Job. On peut se contorsionner de mille manières pour obtenir une réponse conforme à ses désirs, pour tricher, en somme. Et l'Autre ne répond toujours pas. Ecole de la nécessité. En ce moment, je flirte avec le jeu du perdant, de l'épave, du clochard divin. Espérer attendrir l'Autre en lui montrant combien je souffre, combien j'ai besoin d'être sauvé. Le christianisme repose là-dessus, au fond : l'homme est fragile et a besoin d'être sauvé ; la bonne nouvelle, c'est qu'il y a un Sauveur, qu'Il s'est sacrifié par amour pour tous les hommes et donc pour moi, créature insignifiante. Pourquoi pas. Mais je n'arrive pas à m'y prendre, à ce jeu-là, qu'on nomme religion.

Il reste un autre chemin, le plus dur et peut-être aussi le plus libérateur : se positionner en Adulte (pour reprendre la terminologie d'Eric Berne), face à l'Infini et décider de jouer loyalement. Il n'y a pas de raccourcis, pas de secrets, pas de "voie royale" pour vivre.

Suivre la bonne technique, en faisant un clin d'oeil taoïste au réel pour rendre hommage à sa parfaite imperfection, qui est aussi la mienne.

02.09.2012

Le pendu

Eh bien, nous y voilà. Plus moyen de me dérober. Plus d'excuses, plus rien à quoi me raccrocher pour éviter la terrible confrontation avec moi-même. Cela fait un mois que je ne vis plus, un mois que j'attends. Quoi ? Quelque chose de l'ordre d'une libération, un nouvel élan... Mais rien n'est venu, sinon un bref apaisement, un soir de grande fatigue nerveuse. Je ne suis plus qu'un champ de ruines. Mais c'est là que, paradoxalement, souffle le vent glacial de la liberté, qui balaie tout sur son passage : doutes, préjugés, certitudes de l'ancien monde, sentimentalisme adolescent. Dans cette matrice dévastée, ne subsiste que ma volonté qui se renouvelle et grossit de ma douleur.

Renaître.

28.08.2012

Oblivione doloris

Une expérience étrange, hier soir. J'étais au plus mal à cause de C., au faîte de ma tristesse, presque au désespoir. Et puis, tout soudain, comme une chaleur – je n'ose dire une présence – et tout mon être s'est détendu. Je crois avoir prononcé un "merci" avant de m'endormir. Et ce matin, la douleur de la perte avait tout bonnement disparue. J'ai beau avoir essayé, vicieusement, d'en retrouver les racines, de replonger dans l'obscurité, je n'y suis pas arrivé. Bien sûr, je regrette que mon histoire avec C. se soit terminée, mais j'éprouve à présent une sorte d'indifférence, je vois tout cela avec beaucoup de distance et de calme. Pour dire toute la vérité, hier soir je "m'amusais" à consulter des sites de voyance en ligne (tarot divinatoire principalement) et les tirages, avec leur interprétation, se sont révélés assez troublants pour l'esprit rationnel que je suis (que je me figure être ?), en revevant toujours au même point, malgré mon insistance : une rupture, la nécessité d'un retour à soi et d'une transformation pour un bonheur futur. Et ce soir, pas encore totalement serein, j'ai demandé si C. allait me recontacter demain, sachant pertinemment qu'elle voit sa "psy" et que, peut-être, elle va parler de moi... Je sais pourtant très bien qu'elle n'appellera pas, que tout est fini, qu'il ne se passera plus jamais rien entre nous. Je dois tenir à cette toute petite flamme de pathos qui, depuis hier soir, donc, a bien du mal à ne pas s'éteindre.

Dernier sursaut avant l'inconnu.