17.11.2011
Tripalium
Tous les jours, la voir au travail, agiter son sourire et son petit cul juste sous mon nez. Jouer son jeu, la suivre lorsqu'elle me fuit, la fuir lorsqu'elle me suit. Ne pas la quitter des yeux, au risque qu'elle disparaisse. S'assombrir tout soudain parce qu'on ressent déjà, cruelle, son absence prochaine. La toucher, un peu, doucement, pour ne pas la brusquer et surtout parce qu'il y a les autres, autour. Donner le change. Faire comme si ce désir irrépressible n'existait pas. Se raisonner, se dire qu'il ne se passera rien, jamais et qu'en outre il ne faut pas.
Mapie...
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18.09.2011
Céder
Jacob luttant avec l'ange, illustration de Gustave Doré (1855), image extraite du site Art Passions
Deux amusantes coïncidences, ce soir : en route pour retrouver E., avec laquelle je devais dîner, j'entends à la radio une chanson bien particulière, celle qui marquait à l'époque l'apogée de notre amour. Puis, au restaurant, à peine attablés, voilà que surgit Mapie, réglant la douloureuse au comptoir, son mec à quelques pas. Mapie au regard grave, voire triste et qui m'a adressé un si joli sourire lorsqu'elle m'a aperçu, au loin. Il n'en a pas fallu plus au grand herméneute que je suis pour discerner dans ces deux événements un signe : la fin d'une histoire et, peut-être, le commencement d'une autre ? Raillerie de ma raison er soupir de mon coeur.
Mais surtout. Dieu qui s'insinue à nouveau, qui me travaille au corps. Malgré tous mes efforts orgueilleux, malgré mes contorsions infantiles, cette évidence : je suis chrétien. Enlever les masques, déposer les armes, m'ouvrir enfin à la Lumière, répondre à Son appel et avancer nu, tel que je suis.
Je suis perdu, Seigneur.
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10.08.2011
Le seuil
Cette fois, j'ai atteint le point de non retour. Jusque là, j'ai laissé ma faiblesse gouverner. Ma faiblesse, c'est ce constant souci d'autrui, cette gentillesse vomitive, cette façon d'épargner l'autre, de ne pas appuyer là où ça fait mal au prétexte d'un bien imaginaire. La vraie raison, c'est que je n'assume pas ce que j'appelle "la source", cette pulsion profonde que je refoule depuis des années parce que je redoute le sentier qu'elle pourrait me faire emprunter. Il en va de même avec les femmes. Ce qui m'intéresse, au fond, c'est leur cul. Mais un être aussi "spirituel" (en réalité aussi empoté) que moi ne peut pas se l'avouer en face, il faut enrober la vérité, la rendre acceptable, mieux, valorisante. Alors je me joue le grand jeu, je me fais croire à l'amour fou, passionné et je me brûle à mon propre feu, qui plus est sans avoir la fille (dernière exemple en date : Mapie, dont je reste persuadé que j'aurais pu l'avoir, si je n'avais pas aussi mal manoeuvré). Erreur de gamin, qui croit encore aux contes pour enfants.
Alors que le monde est froid.
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