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15.07.2013

Revenant

Un temps il interrompit son errance et contempla ses bras et ses jambes : plus aucune chaîne ne les contraignait. Reprenant sa marche, il s'avisa en souriant que persistait encore l'écho de ses fers passés. (Citation fictive)

J'écrirais peut-être un jour sur cette chute hors du monde que j'ai faite en fin d'année dernière, chute précipitée par une confluence d'événements et dont, après des mois de tristesse et de confusion, je me relève peu à peu. Mais quelque chose a été perdu, irrémédiablement. J'avance à présent un pas après l'autre, plus en mort-vivant qu'en convalescent. Tel penseur triste découvert récemment raconte comment l'enfant qu'il était encore à la mort de son père a réalisé alors que le monde n'existait pas, au sens d'une totalité ordonnée, qu'il n'y avait que des fragments, des bouts de monde se baladant çà et là, portés par nos frêles subjectivités. Mon expérience, prenant sa source dans des pertes heureusement moins cruelles, m'amène au même point : un réel disloqué, comme un puzzle raté, où les pièces n'auraient d'autre signification que celle de leur propre existence. C'est à ce titre que je vois Dieu comme un mensonge génial, le mensonge suprême, en tant qu'il serait celui qui rassemble les pièces éparses du puzzle pour former une image qui les transcende sublimement. Seulement il faut croire au mensonge pour être sauvé et la conformation de mon esprit m'en empêche absolument. Mais. Paradoxe : avec la chute est venue la liberté du zombi. Mes vieilles névroses n'ont pas disparu ; mais s'éclairent désormais si vite sous la froide lumière des limbes qu'elles éclatent presque aussitôt, leurs résidus se reformant un peu plus loin pour éclater à leur tour et ainsi de suite. Je me fous de tout ou presque, je me fous en tout cas de tout ce qui, autrefois, dans ce que je croyais un monde, revêtait tant d'importance à mes yeux. Rien que d'y repenser, j'ai mal au crâne. Et puis, j'oublie. Je passe le temps. Une terrible litanie de Thom Yorke en tête. It gets you down...

07.07.2013

Vacuum

On ne trouve pas la solitude, on la fait. (Marguerite Duras, in Écrire)

Encore une de ces nuits merdiques où je me demande ce que je fous là, comprenez où je me demande quelle différence ça ferait si je disparaissais. Ce n'est pas vraiment une pensée suicidaire, plutôt une expression de cet absurde qui me frappe à nouveau au visage. J'ai 33 ans, bordel. Je devrais être en train de faire la fête avec mes potes, ou de baiser ma nana, ou de dormir en préparation d'un dimanche en forêt avec mon gosse, que sais-je. Au lieu de ça, j'écris du bord du monde à destination des quelques vivants passant par là.

Brève apparition d'un fantôme : un SMS pour prendre la température ; où en es-tu de ta vie, mon beau ? J'ai menti ; la vie suit son cours, ma belle. Bof. Histoire passée depuis longtemps. Plus rien à foutre, dégage.

Dernier test de la délicate : elle prétend avoir de l'intérêt pour moi, qu'elle le prouve. Pour l'heure, silence radio depuis mercredi soir. Ca s'annonce bien.

Prise de distance avec une amie : après m'avoir littéralement abandonné pendant des mois pour aller vivre une énième expérience de couple à l'autre bout de la France, la voilà qui revient, grosse de déception et d'un moutard. Sauf que cette fois je n'ai ni la force, ni l'envie, de me charger de son pathos.

Redescendre : plus je vais et plus je me dis qu'il faut vraiment se situer à un niveau très concret, empirique, pour vivre. Que tous les discours philosophiques, religieux, politiques, etc. relèvent du blabla. Vents de bouche pour cervelles trouées.

Dormir.