Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

15.09.2010

Enstase

Je n'en finis pas de formuler des adieux, de prendre des bonnes résolutions, sans que jamais tout cela ne passe la barrière de la pure vélléité. Eternelle rêverie au cours de laquelle je vis une autre existence que la mienne, illusion de pouvoir me multiplier. Et au final, rien. Immense fatigue morale, aboulie. Hier, pendant toute une partie de la journée, j'ai éprouvé comme un grand vide ; non pas même un désespoir, mais bien au-delà. Moi qui relis la Bible en ce moment, j'ai l'impression d'être Job, le malheur en moins : Dieu, que je m'autorise enfin à penser, à ressentir, brille par Son absence, ne me dit rien, ne m'indique rien. Eh quoi ! se cabre ma raison, que croyais-tu ? Que Dieu allait te prendre par la main et te montrer le chemin à chaque pas ? Non, mais sans doute, grand enfant que je suis, qu'Il allait m'encourager à suivre Sa lumière puisque j'ai consenti à la laisser entrer... Evidemment, formulé de la sorte, je m'aperçois de l'énorme ego qui se cache là derrière : moi, vermisseau informe, je prétends troquer avec Dieu. Je veux bien croire en Toi, mais en échange, comble ma vie terrestre. Dieu et César réconciliés, en somme. Je suis encore loin d'avoir la foi, je le crains. Toujours aussi cette dispersion, cette nervosité qui m'empêche d'accomplir la moindre chose. Même écrire devient difficile et se révèle terriblement frustrant car à l'issue de l'exercice, j'ai quasi-systématiquement le sentiment d'avoir trahi la vérité du dire. "Ce dont on ne peut parler, il faut le taire" écrivait Wittgenstein. Mais si l'on ne peut parler de rien ?

Rentrer en soi, peut-être. Au moins un temps.

Les commentaires sont fermés.