Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

30.12.2008

I'm a loser baby...

Alcoolisée au champagne, la belle se tenait là, à quelques centimètres de moi, serrant contre elle un coussin, comme appelant de la tendresse. Moi-même passablement éméché, je brûlais d'envie pour elle. Et je n'ai rien fait. Encore. J'ai quitté son appartement à près de 4h du matin, la queue entre les jambes et la rage au coeur contre mézigue. En début d'après-midi, je lui ai envoyé un SMS, plein de courageux et subtils sous-entendus, pour la remercier de cette soirée. Elle a répondu, en disant qu'elle avait également passé une "super" (sic) soirée, mais en précisant qu'il était heureux que je n'aie rien tenté et en m'exhortant à ne jamais lui faire "ça"... Alors à votre avis, c'est mort ou c'est mort ?

... so why don't you kill me ?

13.12.2008

Gnostique

Il est grand temps que j'arrête de maltraiter mon corps, avant que ce dernier ne me le fasse regretter amèrement. Je vis ma matérialité à la manière gnostique : comme si mon corps était une prison, une carcasse de viande, une bête, impliquant respectivement l'échappée belle en forteresse psychique, le mépris et la domination en mode légionnaire ("marche ou crève !"). Ces derniers temps, des douleurs musculaires se rappellent à mon bon souvenir et me font songer à la notion de "cuirasse musculaire" développée par Reich : c'est ainsi que je suis littéralement verrouillé au niveau des lombaires, dans une logique de contrôle, mais un contrôle tyrannique, rigide (!), bref... névrotique. A rapprocher du péché : ce blocage musculaire se donne comme une retenue, un empêchement à être l'homme que je suis au fond, agressif, conquérant, phallique.

Qu'arrivera-t-il de si terrible si je lâche la bride ?

07.12.2008

Le train de la vie

J'ai reçu il y a quelques jours le faire-part de naissance d'une amie que j'ai honteusement délaissée. Magnifique faire-part, d'ailleurs, annonçant la venue au monde d'une adorable petite fille, photo à l'appui. Je dois dire que la nouvelle m'a fait bizarre. Bien sûr, je me réjouis pour cette amie, qui a eu son lot de soucis et semble avoir enfin trouvé le bonheur. Dans le même temps, je n'ai pas pu m'empêcher de comparer sa situation à la mienne. Je m'approche de la trentaine à grands pas et je n'ai rien construit, ni rien vécu. Pire, je ne sais même pas ce que je veux vraiment. Des enfants ? Je me le demande. Je n'ai pas une assez haute opinion de ma personne pour songer à me reproduire. Et puis encore faudrait-il rencontrer la femme avec qui les faire, ces enfants. Déjà que je n'arrive pas à m'en dégoter une pour tirer mon coup... La vie ressemble à un parcours d'étapes et pour le moment, je bloque au tout début, en particulier au niveau sentimental et sexuel. Je me souviens très exactement quand ça a commencé. Fin d'année de 3ème. Durant le voyage organisé en Espagne, j'avais repéré une fille de 4ème qui me plaisait. Et par impossible, je lui plaisais aussi ! Courageux, en dehors de quelques échanges incongrus, je menais la tractation amoureuse essentiellement par copines interposées. De retour de voyage, ça a continué : j'ai toujours, quelque part, une petite boîte contenant des photos de la belle et autres colifichets témoignant du petit jeu de séduction qui se déploya alors. Sauf que je me suis dégonflé. Je ne me rappelle plus très bien dans quelles circonstances, mais ce dont je suis sûr, c'est que j'avais rendez-vous avec elle et que je n'y suis jamais allé. Autre souvenir très net : je quitte un ami au sortir du collège, ce sont les vacances et surtout la fin d'un monde, puisque l'année suivante, c'est le lycée. Et pendant la conversation, cet ami me demande où j'en suis avec cette fille. Et je mens. Et le bobard passe comme une lettre à la poste. Sensation étrange. Découverte du pouvoir du mensonge : comment donc, je peux m'en tirer par quelque invention de langage, sans devoir affronter ce qui me fout la trouille ? Quelque chose s'est fixé, à ce moment-là et j'en essuie encore aujourd'hui les conséquences tragiques. Il y a aussi cette "petite phrase" de mon père, quand j'étais tout gosse. J'éprouvais apparemment quelque curiosité quant au décalottage de mon gland et m'en étais enquis auprès de ma mère. Le contexte m'échappe, mais mon père fut mis au parfum et, sans doute alors de mauvais poil, lui avait lâché, en ma présence : "Tu vas voir qu'il va avoir des problèmes avec ça, aussi !". "Ca", je sentais confusément, même à l'époque, qu'il s'agissait de la sexualité. "Aussi", cela signifiait clairement que pour mon père, j'étais un boulet et voilà comment un gamin acquiert un scénario de perdant. Les paroles restent, comme disait Lacan. Soyons clairs, je ne donne pas ici dans la victimisation, ni n'entends rejeter la faute sur mes parents pour mes tourments actuels. Je m'efforce simplement de saisir ce qui a pu m'amener là où j'en suis à présent.

Figé sur le quai, alors que le train s'apprête à partir.