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29.08.2008

Péché

Selon Kierkegaard, le péché, c'est refuser d'être soi-même devant Dieu. En vertu de cette définition, je suis un pécheur grandiose. Il y a quelques années, j'avais confié à un psy (allons donc, ne faites pas mine d'être étonné d'apprendre que j'ai consulté un psy) que je me sentais comme un loup qui se forçait à vivre en agneau. Ce sentiment n'a pas changé fondamentalement. Aux yeux du monde, je suis un chic type, le mec droit, gentil, qui a tout plein de valeurs respectables et de beaux principes. En réalité, je suis un salaud qui n'assume pas. Il y a cette "barrière" en moi qui m'empêche de dépasser les limites... de quoi au juste ? D'une certaine morale, qui a contaminé les esprits voilà près de 2000 ans. Morale des faibles, comme dirait Nietzsche. Mais le plus triste, c'est que je ne suis pas un faible. Je suis un fort qui refuse sa force, par lâcheté. Car vivre en loup, montrer sa force, cela implique de prendre des risques et de se battre, loi naturelle que le christianisme a totalement bridée, mais qui n'en demeure pas moins réelle et agissante, dans le tréfonds des âmes.

Voilà pour la confession. Il est grand temps que je me donne à moi-même l'absolution.

27.08.2008

Chic type

Oui, je suis un chic type. Vous savez, celui qui n'a jamais la fille. Non, moi, je suis le "confident", c'est-à-dire l'éponge psychologique de ces demoiselles. Au passage, d'ailleurs, je n'ai pas de potes mecs. Ni nanas, à la réflexion, car pour être ami avec quelqu'un, il faut que l'échange se fasse dans les deux sens or j'en ai jusqu'à ce jour été tout bonnement incapable. Me confier... Avouer l'échec patent de mon existence, ma souffrance béante, mon anormalité ? Non pas, je préfère rester seul. Ce qui fait qu'assez vite, qui que vous soyez, si vous ne vous êtes pas lassé du pseudo-mystère incarné que je suis, je vais vous jeter. Entre temps, vous aurez droit à un florilège de manipulations diverses et variées, parfois réussies, mais pathétiques, toujours. Si j'ai un don, c'est celui de semer la confusion dans l'esprit des personnes qui m'approchent. Où est le vrai, où est le faux ? Pense-t-il ce qu'il dit, dit-il ce qu'il pense ? Seulement, à la fin, j'ai tellement joué avec le feu du mensonge que je m'y brûle. Et puis, être un chic type, c'est épuisant. Toujours sur le qui-vive. Ne jamais dire ce que je pense, vraiment, au fond. Ne jamais montrer mes émotions. Tout tourner en dérision. Ce dernier point rejoint ce que j'appellerais le mal du soupçon : le bien, le beau, le bon, le positif deviennent suspects, par définition. Un compliment ? On cherche à m'amadouer. L'amour ? Une illusion. Le bonheur ? Un conte pour enfants. Dénigrer ce qui pourrait impliquer un risque. Car aimer, être heureux, c'est dangereux. Alors vous devenez vulnérable. C'est du moins ainsi que je vois les choses. En réalité, bien sûr, nous sommes tous vulnérables, en tant qu'êtres humains. Le pire, c'est qu'il est impossible de se protéger de la vie. Tentative désespérée d'arrêter le train en route pour le précipice. Comme si ne pas vivre allait m'empêcher de mourir. La bonne blague : la faucheuse n'a que faire de mes états d'âme ; elle réclamera son dû tôt ou tard. Dernier soupir : "j'ai bien vécu" ou "je n'ai pas vécu" ? La seule véritable décision.

26.08.2008

Présentation

Mais tout d'abord, qui suis-je ? J'ai 28 ans, donc. Possède plusieurs diplômes universitaires. Vrai rat de bibliothèque, tombé dans les livres quand j'étais petit, on me dit cultivé. Bref, il paraît que je suis intelligent. Je préférerais être heureux (la bêtise, étant, selon Flaubert, l'une des trois conditions pour y parvenir). Et puis, je ne vois pas en quoi le fait de savoir plus de choses que la moyenne des gens me rend "intelligent". Pour moi, quelqu'un d'intelligent, c'est quelqu'un qui, avant tout, est capable de vivre dans ce monde. Tout le reste n'est que littérature. Evidemment, je vis encore chez mes parents. L'aspect économique joue, c'est entendu, mais la vérité, c'est que je ne suis encore qu'un gamin, qui a la trouille de quitter le nid. Sans surprise, je souffre de plusieurs "troubles mentaux", c'est-à-dire que j'endure depuis des années les conséquences logiques de ma procrastination fondamentale. Niveau filles (oui, je dis encore "filles", alors qu'à mon âge, on a théoriquement affaire à des femmes), dois-je préciser ma situation ? Premier baiser sordide, dans un parc, un soir, avec une adolescente obèse, rencontrée sur Internet, qui m'a laissé touché ses seins et pressentir l'origine du monde, chaude et humide après un timide examen, à travers ses vêtements. J'avais alors déjà dépassé la vingtaine depuis longtemps. Puis, une expérience à la fois plaisante et déstabilisante : une nana, également rencontrée sur le net (!), assez jolie d'ailleurs et à qui je plaisais visiblement. Attraction sexuelle d'emblée. Puis, un soir, la donzelle manque me violer dans ma voiture. Je force à peine le trait. Soyons clairs : j'avais très envie d'elle et je me sentais prêt. Et puis finalement, non. Des baisers appuyés et ses seins, que j'ai léchés, apparemment avec quelque habileté au vu de l'enfièvrement croissant de ma partenaire. L'origine du monde un peu plus proche encore. Pour la première fois, je découvrais la puissance du désir. Cette fille me tenait littéralement par la queue. Mais nous avions bu et une envie impérieuse de mon côté interrompit tout. Après avoir pissé sur mes chaussures, je remontai dans la voiture et exhortai mon amie à se rhabiller. La magie était rompue et quelque mécanisme pervers de "sauvegarde" s'était enclenché en moi : non, pas maintenant, pas comme ça, pas avec elle. Intelligent, moi ? Puis, enfin, un peu plus tard (j'avais alors 26 ans, oui, oui, vous avez bien lu), ma véritable première fois. Une fille assez étrange, plutôt paumée (vous ne devinerez jamais où je l'ai rencontré), elle aussi "hors du monde", à un degré bien moindre que moi, heureusement pour elle. Je ne ressentais rien à son endroit. Je voulais juste me prouver que je pouvais la séduire et j'ai réussi. Mais comme je ne fais jamais rien simplement et que je suis d'un orgueil maladif, j'ai caché ma virginité à la demoiselle. Et cette dernière n'en a jamais rien su. J'ai tremblé, au début je ne suis pas arrivé à bander malgré une excitation intense, j'ai peiné à trouver le trou et, après un coup de main de la belle pour entrer en elle, j'ai joui au bout de dix secondes. Mais j'ai feint avec un tel talent l'assurance et l'expérience que rien de tout cela ne sauta aux yeux de cette fille. Pire, la deuxième fois (soit quelques instants après la première, la même après-midi), qui se passa tout à fait normalement, en enlevant la capote, je remarquai un peu de sang. Et là, j'ai poussé le vice jusqu'à lui demander : "tu étais vierge ?" (non, elle ne l'était pas). Oui, oui, je suis comme ça, moi. Très taquin avec l'univers. Et d'une mauvaise foi qui frise le génie. Ou la folie.