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07.11.2008

My way

Voilà longtemps déjà que j'ai assimilé toute une panoplie d'outils destinés à changer de vie. J'en ai mis certains en application, mais toujours, stupidement, dans le souci premier de respecter "la théorie", bref, en tentant à chaque fois de me faire rentrer, moi, être concret, dans les cases de la méthode choisie. Et c'est seulement maintenant que je m'aperçois de la folie d'une telle tentative et de la raison, en aval, de l'inefficacité de toutes les "recettes" que j'ai testées jusqu'à présent. Dans le Siddharta de Hesse, le héros, en quête du sens de la vie, rencontre un jour le Bouddha en personne. Et ce dernier de lui vanter les mérites du "noble sentier octuble" afin d'atteindre à l'illumination. Mais Siddharta rétorque au Bouddha que lui-même n'a pas suivi la voie qu'il propose, mais parcouru son propre chemin, certes plus chaotique, qui au final cependant lui a donné la perle de l'illumination.

Suivre la bonne technique, oui, mais à ma manière singulière.

S'occuper de ses affaires

Combien d'années ai-je passé, au juste, à "m'effacer", littéralement, au profit de mes proches, à ménager les susceptibilités, à obéir gentiment aux injonctions des uns et des autres, à me préoccuper de ce qui, au fond, ne me concernait pas ? A étouffer ? J'en ai assez. Je déclare mon indépendance, je revendique le droit de vivre ma vie comme je l'entends, de vivre ma vie tout court, au lieu de me mettre toujours, fantasmatiquement, à la place de l'autre. Non seulement c'est dénier à ce dernier le droit de vivre lui aussi comme il l'entend en clair une manière subtile de le contrôler mais qui plus est, c'est donner à cet autre tout pouvoir sur ma vie, ce qui est sans doute confortable dans un premier temps et permet en outre, lorsque les choses tournent mal, de ne pas prendre mes responsabilités : après tout, qui a décidé ?

Eric Berne, ce psychiatre américain fondateur de l'analyse transactionnelle, racontait comment, lors d'une séance, une patiente lui avait demandé ce qu'il fallait faire pour aller mieux. "Occupez-vous de vos affaires"

 

Délire

Moi, si "intelligent", je n'utilise finalement que très peu mon cerveau pour avancer dans la vie. Je ne réfléchis pas, je raisonne, en pur formaliste et partant, en bout de course, je résonne, dans le vide sidéral d'un esprit qui a évacué les faits. Un cerveau pour agir, écrivait Laborit, c'est-à-dire un cerveau pour opérer au quotidien le nécessaire processus d'adaptation à/accommodation de la réalité. Evidemment, le délire se révèle plus facile et permet même d'obtenir quelque gratification narcissique : c'est ainsi qu'autrui exprimera son admiration de votre "génie" conceptuel et louera votre "sagesse".

Et puis tout soudain, le "génie" cède la place au constat terrible de n'avoir rien construit et la "sagesse", au regret amer de n'avoir rien vécu.