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12.11.2010

Comme un oiseau sur la branche

Confusion. Avec E., avec L., avec moi-même. Je ne sais plus du tout où j'en suis. Avec L., tout d'abord. Evoquant mon dépit au détour d'une conversation avec une collègue, cette dernière m'avait suggéré d'envoyer à la belle un innocent SMS pour prendre de ses nouvelles. Trouvant le conseil judicieux, chose fut faite, bilan : néant. Connaissant L., j'ai patienté quelques jours, avant de lui envoyer un autre SMS, où je lui donnais mes impressions sur notre soirée, en lui laissant entendre que j'avais été ravi de la revoir et que ses confidences, loin de m'effrayer, avaient confirmé le sentiment que j'éprouvais pour elle à l'époque. Là encore, aucune réponse de sa part. Je ne suis pas stupide : L. veut bien de mon aide, mais n'a que faire de mon amour. Déception et colère. Tourner la page. Oublier L., définitivement, l'effacer même de mes souvenirs. E., ensuite. Mademoiselle considère que l'amour implique d'assister l'autre en permanence. En clair, je devrais être tout à la fois son père et son chien. Et comme, pour citer Nietzsche, "il me répugne autant de suivre que de guider", ça ne colle pas et je passe pour le méchant, ce qui, à force, commence à me courir sur le haricot. Rajoutez à cela le fait que la soeur d'une amie, qui connaît E., prétend l'avoir vue mardi soir en proche compagnie d'un autre mec dans une gare alentours alors qu'elle est censée se trouver à près de 300 km et vous comprendrez que je ne sois pas de très bonne humeur. Reste le boulot. Ah, le boulot ! Pour l'instant tout va bien, très bien, même, mais j'ignore combien de temps je pourrais tenir à ce rythme : culte de la performance et tous ces gens qui m'entourent en permanence, moi, le solitaire, le taiseux !

Et au-delà. Sentiment de profonde vanité : à quoi bon tout ça ? La mort, qui guette et aura, malgré mes agitations, le dernier mot.

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