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29.08.2010

Le soupir

Un rêve doux et étrange, la nuit dernière, dont il ne me reste hélas que des bribes : une jeune femme, inconnue, une piscine, un jeu complice entre nous, un baiser volé – une pensée coupable, alors, car dans le rêve aussi je suis avec E. – mon départ d'une chambre adjacente, le tout baigné d'une clarté irréelle. De façon générale, je me remets à rêver, depuis quelques semaines. Comme si quelque chose s'était réveillé en moi. Impressions fugitives déjà connues, en un autre temps. Comme si mes yeux s'ouvraient enfin sur ce que c'est que vivre. Foin de mes rationalisations, de mes dénégations, un attrait renouvelé pour la psychanalyse et la religion, mes premières amours d'adolescent lettré, mais un attrait adulte, réfléchi, décillé et pourtant passionné.

Soupir de mon âme, tendue tout entière vers l'espérance.

15.08.2010

L'indicible

Fatigué. Dispute interminable avec E.. Tout du long, le mensonge. Un mensonge bien étrange en vérité. Pas le mensonge du calcul, où la chose tue l'est sous l'effet du vouloir, mais le mensonge du non-dit, en tant qu'il ne peut pas être dit. Actualité de Lacan. E. me met face à moi-même, face à mon inconséquence, pointe férocement, désespérément, ma dérobade éternelle. Et je reste immobile, figé dans mon errance comme un papillon épinglé au mur qui battrait des ailes, se faisant croire qu'il vole. L. qui fait incessamment retour : E. et ses soupçons, moi et mes regrets. Une folie, tout ça. L. n'existe plus que comme évocation, souvenir évanescent nonobstant ma fixette pitoyable. Elle ne reviendra pas, rien n'arrivera plus. Pire qu'une folie : écrivant cela, je formule le voeu secret que ma résignation se voit contredite, que l'impossible ne le soit pas. Marre de cette vie de retenue permanente. Sagesse de mort-vivant. Mais la trouille au ventre si d'aventure je reprends vie. Ou plutôt si je me laisse vivre.

Le choeur d'une chanson de Muse (Resistance) dans la tête : "It could be wrong, could be wrong"...

11.08.2010

L'addition

Mais quand même, s'indigne mon père à propos du mépris des faits "bruts" de la part des psychanalystes, les faits sont les faits, on ne peut pas les interpréter n'importe comment, c'est du même ordre que deux et deux font quatre ! A-t-il seulement perçu le regard que je lui lançai alors ? Un regard essentiellement triste, avec une pointe d'agacement. Agacement de voir mon père céder ainsi à l'aveuglement quant à la réalité psychique des êtres humains. Tristesse du fossé qu'il creuse une fois de plus entre nous du fait de cet aveuglement. Parce que pour moi deux et deux ne font pas quatre, Papa. Si tu savais à quel point ça ne tourne pas rond chez moi, combien je déraisonne, quelle distance me sépare de tes "dieux faitiches" (Bruno Latour). Mais quand même, comme tu dis : c'est moi qui me trimballe avec une névrose en bandoulière, c'est moi le fou, le malade, j'ai comme un problème avec "ça", la vie, alors que pèse mes mots ?

L'addition, s'il te plaît.