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30.05.2009

Avoir un plan

Immense lassitude morale. Un cri dans le silence. C'est une de ces nuits où tout peut arriver. Je pourrais me foutre en l'air, ou tuer quelqu'un, pourquoi pas. Marre des limites, des horaires, des obligations, des susceptibilités, de ma petite vie étriquée. Nous sommes tous des pigeons qui, superstitieux, entretiennent l'illusion d'un contrôle sur leurs misérables existences alors qu'en vérité, personne ne contrôle rien. Revu sur YouTube le passage du Chevalier Noir où le Joker expose sa Weltanschauung au chevet d'Harvey Dent : il y aurait les gens qui font un plan – soit la très vaste majorité d'entre nous – et quelques êtres d'exception ayant réalisé la vanité de tout plan, à l'instar du Joker se voulant "agent du chaos" et moquant les planificateurs dans leurs efforts désespérés pour contrôler leur petit monde. Il ne fait aucun doute que jusque là, j'ai été le prototype du planificateur. Pour quel bénéfice ? Aucun. Sinon la certitude d'une absurdité qui devra prendre fin. D'une manière ou d'une autre.

27.05.2009

Le salaud amoureux

J'écoute le Stabat Mater de Pergolesi. Cette musique touche au plus intime de moi-même. La solitude, toujours. Tristesse insondable. Et Dieu, dont l'absence invite au Mal. Avec qui partager ça ? L., peut-être. Cette fille me bouleverse jusqu'aux tréfonds de l'âme. L'autre soir, nous avons failli faire l'amour. C'était tellement... fort et en même temps si naturel, comme si nos corps s'appelaient l'un l'autre, sans qu'il soit besoin de réfléchir. Ce soir-là, je sais parfaitement qu'elle m'a testé. Elle voulait voir si je céderais, si c'est cela que je cherchais, ou tout autre chose.

Elle a eu sa réponse. Je crois que je suis en train de tomber amoureux.

Ah oui, E. demeure et elle aussi, est en train de tomber amoureuse.

Tout va bien.

18.05.2009

Dieu, le Diable et moi, et moi, et moi

Trahir, qu’on dit, c’est vite dit. Faut encore saisir l’occasion. C’est comme d’ouvrir une fenêtre dans une prison, trahir. Tout le monde en a envie, mais c’est rare qu’on puisse. (Louis-Ferdinand Céline, in Voyage au bout de la nuit)

Ai enfin rencontré L., samedi soir, chez elle. Etrange soirée. Et en même temps si plaisante. Cette fille... condense tout ce que je recherche chez une fille. Belle, cultivée, musicienne, éprise d'absolu, intransigeante, voire cruelle. Pourquoi faut-il que je la rencontre maintenant ? Oui, parce que ce même soir, à plus de 300 km de là, il y avait E., ma copine actuelle, en visite chez un ami. Ce qui a rendu mon échappée belle intimiste avec L. encore plus excitante. Bon, le hic, c'est que L. a toutes les cartes en main pour me rendre fou (d'elle et tout court) et que je n'aime pas du tout ça, tout en le désirant ardemment. Compliqué le garçon, en plus d'être un salaud. Et au-delà, dans les tréfonds de mon âme, cette part de ténèbres, ce mal qui guette la moindre opportunité pour surgir et tout dévaster. Car j'en ai assez, de cette vie convenue, policée, étriquée. Envie de faire sauter tous les verrous, envie de hurler ma liberté et d'en jouir, avant qu'il ne soit trop tard. Il y a peu, j'ai fait un cauchemar bizarre : je disparaissais, en ayant conscience du processus. Difficile à expliquer. C'est comme si j'assistais à ma propre annihilation, comme si la mort m'offrait l'opportunité d'être à la fois spectateur et acteur, jusqu'au terme de l'opération, mézigue ne demeurant pas même comme souvenir. Réveil pétri d'une angoisse incoercible. Faire quelque chose, agir, sur le champ. Et c'est donc l'option "être un salaud" qui s'est tout naturellement imposée à moi (oui, que j'ai choisie, ça va). Enfin, un petit salaud, pour l'instant, puisqu'il ne s'est rien passé avec L., sinon un lit partagé en quelques innocentes caresses et des mots d'amour non dit. Et son regard... Mais comme il y a une justice ici-bas, je vais me ramasser avec l'irrésistible L. et rester avec E., que je ne déteste pas (litote). Ou finir tout seul comme un con, après m'être brûlé les ailes au feu de la passion.