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08.07.2014

Une certaine folie

Il y a une théorie en psychologie sociale selon laquelle l'ensemble des entreprises humaines constituerait un divertissement, au sens pascalien, c'est-à-dire un moyen d'oublier temporairement notre condition faible et mortelle. Quelques maudits n'oublient jamais le néant auquel ils sont suspendus : j'en fais hélas partie. Il reste que je suis fermement convaincu de l'existence d'une position subjective à partir de laquelle il serait possible de jouir de son vide d'existence. Non pas à la manière faussement désinvolte du nihiliste, dont les actes trahissent une posture esthétique au mieux et une dépression masquée au pire. Non, une véritable jouissance, qui s'apparente probablement plus à la perversion. Comme un blasphème lancé à Dieu : tu me voulais las et apeuré ? tu me trouves vif et impavide. Et je pressens qu'on n'advient à cette position que par soi-même : quelque chose de l'ordre d'une décision irrévocable, d'un saut, d'un meurtre, peut-être.

A un jeune peintre qui lui montrait sa dernière œuvre en date et réclamait quelque indulgence en expliquant que le tableau n'était pas terminé, Picasso répondit par ce mot sublime : "Il serait humain de l'achever".

 

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