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16.02.2013

Renuntiare

Je change, en ce moment. C'est une impression étrange, comme une lente décantation. Dieu persiste, cette fois. Ou sans doute serait-il plus juste de dire que je persiste. Mais cela sans efforts, je me sens comme emporté, enfin tourné dans la bonne direction. J'ai couché avec B., hier soir. Dès le début de la soirée et en amont même de celle-ci, j'ai su que c'était une erreur. Je n'arrêtais pas de penser à C. et j'ai vécu l'acte en lui-même comme une trahison, outre que la demoiselle ne me plaisait pas plus que ça, voire, même si c'est terrible à formuler, me répugnait, une fois entièrement exposée à mon regard. Je n'avais qu'une hâte, qu'elle parte. La nuit fut longue... Et notre séparation, expéditive. Dans l'après-midi, un malaise presque physique. Instinctivement, je me suis rendu dans une petite église de mon habitude. Pleurs des tréfonds, dans cette crypte froide et silencieuse. Puis le calme. Jusqu'à ce que je sois dérangé par deux dames jouant les touristes. La foule, ensuite. Les livres, dans le centre commercial. Une jeune femme, qui a attiré mon regard. Je n'ai pas osé l'aborder. Dommage, je crois qu'elle m'avait repéré aussi. Mais. Apprendre peut-être à tenir debout, à être un homme, un vrai, à vivre, en somme, avant de prétendre à l'amour. L'annonce de la renonciation de Benoît XVI m'a touché. Si cet homme-là, avec la charge qui est la sienne, peut renoncer, au titre de sa fragilité, alors je peux bien, moi, être insignifiant, renoncer à mon passé douloureux. Renoncer aussi à cette course folle et orgueilleuse pour avoir mieux que le voisin. Etre, tout simplement : un beau travail, déjà.

Commentaires

Magnifique message:)
moi , aussi, je sais que la voie spirituelle est une voie sure, gratifiante, apaisante, fidèle, unique,
Je m'en detourne pourtant, ne lui donnant pas sa bonne mesure, la place qu'elle mérite.
Sans cette conscience, je crois qu'on s'agite comme des papillons deboussolés, et je constate que meme à travers l'amour, le vrai , c'est cet absolu là qu'on cherche, que je cherche.

Écrit par : gladis | 18.02.2013

@gladis

>> Merci pour vos mots. Oui, la voie spirituelle. Je crois que j'y suis appelé depuis longtemps, longtemps. Mais l'on s'agite, comme vous dites et l'on s'égare... Je me sens comme un nouveau-né. Et en proie à une lutte intérieure épique : le "vieil homme" ne veut pas mourir. Hier soir, encore, retour à d'anciennes lectures, pensées de révolte contre cette "folie" qui menace de me prendre tout entier. Mais cette fois, c'est l'ange qui l'emporte, qui m'emporte. C'est comme si désormais, quelque force étrangère me ramenait doucement, patiemment, sur le droit chemin à chaque pas fait de travers. Et puis. C. me manque, encore, toujours, terriblement. Mais dans le même temps, j'intègre sa disparition et je lui envoie, en pensée, tout le bien que je peux, par quelque insaisissable intercession. Quant aux présents. Aujourd'hui, rendez-vous avec un homme dans un cadre professionnel. Et voilà qu'il me confie l'un des grands drames de sa vie, la perte de sa fille aînée dans un accident de voiture. Je n'avais rien demandé, j'étais juste là. Comme souvent, depuis aussi loin que je m'en souvienne, j'ai, sans le chercher, cet accueil de l'autre qui fait qu'il s'ouvre à moi. Plus tard. Ma mère au téléphone, puis une amie. Le coeur, derrière les mots. Oui, tout cela a un sens, prend sa place, délicatement. Et j'en suis le témoin plein de gratitude, en me gardant d'en faire le motif d'une nouvelle et absurde prétention.

Écrit par : Sadamiel | 19.02.2013

personnellement ça m'est arrivé aussi que l'on se confie à moi, comme ça, sans prévenir. Un jour j'étais assise sur un banc , dans un parc. il y a une femme que je connaissais trés vaguement. on parle de tout, de rien et soudian elle me confie qu'elle a avorté et qu'elle en souffre des années aprés. J'etais surprise d'une telle confidence. Une autre fois, c'étais une femme encore qui me confiait que son mari l'avait trompée. Je reçois des confidences de souffrance, pourtant je ne suis pas si solide que ça...
"Et puis. C. me manque, encore, toujours, terriblement"
vous étiez bien accroché...
Pour ma part, mon histoire continue. je crois que ça ne s'arretera pas , bien qu'elle repose sur un lit de frustrations. Je comprends à present qu'il s'agit d'une dépendance amoureuse partagée. Ce n'est pas un vrai amour, plutot une pathologie comme toutes les dépendances.

Écrit par : gladis | 19.02.2013

"""""Ce n'est pas un vrai amour, plutot une pathologie comme toutes les dépendances."""""

>> J'ai vécu quelque chose du même ordre avec C. : ce n'était pas du véritable amour, mais un attachement pathologique. Et si j'ai mis tant de mal à m'en remettre, c'est moins par amour pour elle que par "accrochage" obstiné, déni de la perte de contrôle (ou plutôt dépit de la levée du voile de l'illusion de contrôle) qu'a impliquée la rupture. Il est des "renoncements nécessaires" (titre d'un bouquin de Judith Viorst). ;-)

Écrit par : Sadamiel | 21.02.2013

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