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04.06.2011

La vaine inattendue

Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue, Un trouble s’éleva dans mon âme éperdue. (Racine, in Phèdre, I, 3, vers 273-274)

Je n'aimais pas encore, et j'aimais à aimer. (Saint Augustin, in Les Confessions, livre troisième, I, 1)

Je l'appellerais Mapie. Oui, parce que dans mon délire érotomaniaque, j'ai déjà donné un petit nom à cette jeune collègue que je ne connais que depuis une semaine. Je ne sais pas trop ce qui m'arrive. Cette fille me décontenance et me voilà à nouveau timide et maladroit, comme si les habiletés sociales acquises de haute lutte ces dernières années s'étaient tout soudain évanouies. Et puis, il y a sa présence... Un mélange de légèreté et de gravité, quelque chose comme une fragilité qui se cache, qui se drape d'orgueil, une tristesse d'enfant, aussi... Quels sont les faits ? Une semaine pour moi merveilleuse, puisqu'elle est venue me trouver à toute heure du jour pour user d'un logiciel qu ne fonctionnait pas sur son poste. Au point de me dire dès mon arrivée ce matin, comme déçue (?), que le logiciel en question fonctionnait enfin et qu'elle ne viendrait donc plus. Et encore : quelques regards par moi surpris, quelques regards échangés entre elle et moi, un contact furtif. J'avais de la peine, ce soir, lorsque l'heure a sonné. En week-end, certes. Attendre lundi pour la revoir.

Et quoi ? Ne jamais l'aborder et me tourmenter en silence, ou bien essuyer une fin de non recevoir au terme d'une tentative pathétique ? Oublier, extirper le doux supplice.

Je déteste quand je me fais croire que je tombe amoureux.

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