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04.08.2014

A petits pas (3)

Un jour de printemps précoce, j’étais seul dans la forêt et j’écoutais ses bruits. Je pensais à mes agitations des trois dernières années, à ma recherche de Dieu, à mes sautes perpétuelles de la joie au désespoir… Et brusquement je vis que je ne vivais que lorsque je croyais en Dieu. A sa seule pensée, les ondes joyeuses de la vie se soulevaient en moi. Tout s’animait autour, tout recevait un sens. Mais dès que je n’y croyais plus, soudain la vie cessait. (Léon Tolstoï, in Ma confession)

C'est fou combien on peut vivre éloigné de soi-même pendant des jours, des semaines, des mois, parfois des années. Mais l'âme guette l'instant propice et ressurgit. Encore et toujours cette foi, terrible, dévastatrice, qui me saisit. Je comprends différemment cette expression qui me faisait bondir : "la crainte de Dieu". Il ne s'agit pas de la peur d'un impitoyable démiurge prêt à punir au moindre manquement à ses lois. Non, il s'agit bien plutôt de la révérence éprouvée face à un amour contre lequel on ne peut rien tant il est puissant. Et pourtant, chacun peut le refuser, s'en couper. C'est peut-être aussi ça, le péché. Dire non à l'amour qui chamboule toutes les certitudes, submerge l'être et le renouvelle – en le rendant à lui-même. Ce que confie Tolstoï, j'en ai fait moi-même l'expérience : sitôt que j'accepte Dieu, que j'accueille Sa lumière, je me sens chez moi ; dès que je me ferme à Sa présence, l'obscurité revient et me voilà perdu à nouveau.

Sans défense, je vais vers Toi.